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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 17-07-2010 à 15:45:15

Thomas de Quincey "at home".

S'il maîtrise ses rêves (comme Gérard de Nerval) et s'y plonge avec un ravissement effrayé Thomas de Quincey fait paradoxalement  l'éloge du bonheur au foyer en dévoilant tous les secrets d'un plaisir simple "at home". Il y voit le ferment d'une qualité des rapports sociaux. "Supposez qu'un cottage s'élève dans une vallée à 18 miles de toute ville - une vallée non des plus larges, mais longue de deux miles environs et présentant par là cet avantage  que toutes les familles qui résident dans ses limites composent en quelque sorte une seconde famille à vos yeux et suscitant, plus ou moins,  votre intérêt affectueux". Il décrit alors le cottage "blanc, enfoui dans un berceau de buissons fleuris, choisis de manière à dérouler sur les murs une succession de fleurs et encadrant les fenêtres tout le long du printemps, de l'été et de l'automne".
Passant à l'intérieur il décrit ce qui est moins "le salon" qu'une bibliothèque "car les livres se trouvent être le seul bien  meuble pour lequel je sois plus riche que mes voisins". Il y ajoute , un bon feu et un mobilier simple et modeste "qui convienne au cottage sans prétention d'un lettré". Détail capital (et typiquement anglais) il y a la table à thé. Le rite du quotidien peut se dérouler grâce à la présence évoquée d'une "délicieuse jeune femme assise à la table" dont les bras sont pareils à ceux d'Aurore et les sourires pareils à ceux d'Hébé.
Le mangeur d'opium qui compose son livre sur les affres de sa consommation, dans une alternance de bonheur et de douleurs, se montre ainsi avec son visage d'homme sentimental (il le sera à propos de la petite prostituée rencontrée à Londres), et mobilisé par les plaisirs de l'étude. Lui même, fort savant, prédit à tout homme épris de culture une vie plus clémente que pour celui qui s'égare dans le mythe des seules aventures.

 

Commentaires

saintsonge le 17-07-2010 à 17:35:51
Mais dîtes-moi, j'ai oublié de vous le poster, hier, ici, ce mot, dîtes-moi pourquoi faut-il être si ruiné et mendier - à faim et jusqu'à plus soif - pour être considéré habitant La Maison de La Poésie ?...Des Lakistes, j'apprécie beaucoup Wordsworth, et vous ?