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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 07-08-2010 à 21:43:06

Louis Ferdinand Céline au plus vif.

Il suscite des lecteurs compulsifs. Personne ne sait garder son calme à son sujet, on a toujours des comptes à régler avec lui. Qui est Louis Ferdinand Céline ?
A qui se fier ? Selon les uns c'est "une ordure", et pour d'autres (les plus réfléchis) c'est un génie. Depuis quand un génie n'est pas parfois un "salaud" (selon la définition donnée par Sartre) ?
On y a vu des bandits de toutes natures, des courtisans sans scrupules, des pervertis de tout acabits, et voilà qu'un jette des pierres sur l'un des rares que nous propose notre époque. Génie ?
Par la singularité de son art, son caractère profondément révolutionnaire, l'effroyable lucidité qui l'inspire et le rend si hargneux. Il a le génie de sa hargne, de sa colère. Souvent la colère est mauvaise conseillère, elle enflamme des esprits trop fragiles pour la maîtriser, et peut-être même l'exprimer.
Quand la colère devient langage on a Céline tout armé de sa seule plume pour démolir le monde qu'il refuse, la société qu'il exècre.
De plus, et en cela il est exemplaire : il a su trouver un style en accord avec sa pensée, d'où cette écriture hachée, avec ses  saccades de pointillés qui en disent long. Phrases coupées, haletantes, essoufflées, qui ont de l'asthme.
Le contraire de Proust (l'autre génie dans l'époque) qui la développe pour mieux envelopper sa pensée, qui l'étire par des incises éveillantes et qui tiennent l'attention en remuant les sensations.
Céline affronte (c'est un "ancien combattant" remarqué pour son courage) directement, il vous secoue, ne lâche pas prise pour vous asséner vos quatre vérités qui ne sont pas toujours agréable à entendre.
Jean Dubuffet, (il parle en peintre ), apparemment moins sensible au contenu qu'au contenant, ne manque pas de rappeler qu'importe moins le sujet que la manière de dire, en somme la petite musique du style. C'est aller à l'encontre de tous ceux qui voient en Céline un poseur de bombes, un remueur de problèmes sociaux, une sorte de penseur pamphlétaire de notre société qui court à sa perte.
Le message a été entendu. Il sont nombreux aujourd'hui à distiller un pessimisme qu'il a semé. Et Beckett n'est-il pas un  peu son héritier côté personnages emblématiques, ces apôtres de la désolation, de l'écoeurement;

 

Commentaires

KAFF le 08-08-2010 à 11:45:15
Autant pour moi !