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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 13-08-2010 à 10:34:21

Nadja, huit jours au plus.

A en croire les spécialistes d'André Breton il rencontre Nadja le 4 octobre 1926 rue Lafayette, et la voit, chaque jour, jusqu'au 13 octobre. Ce qui fut un amour légendaire, marqué par la fulgurance et porteur d'un des plus beaux textes de Breton aura duré à peine plus d'une semaine. Ce qui aura suffit à dessiner dans Paris un itinéraire qui, aujourd'hui encore, est porté par une sorte de magie des formes et des mots, et une force des sentiments qui conduisent les deux amants à percer le secret des choses les plus ordinaires (la fameuse lecture des lieux sur la place Dauphine, le sexe de Paris).
Pour une édition ultérieure André Breton se lance dans une analyse qui tente de cerner les éléments de la folie qui sous-tend l'aventure de Nadja et sa triste destinée. Le texte, de poème devient une sorte de dossier quasi scientifique (il est vrai que Breton a une formation de médecin), et il a fort appris dans le voisinage de Jacques Vaché qui restera une sorte d'élément fondateur du surréalisme, une étape essentielle dans la quête initiatique de Breton fasciné par les destins hors normes, les regards emplis d'étrangeté qui enrichissent notre vision du monde. Alors Nadja dans tout ça. Un point d'ancrage dans la conscience du monde magique quand il est porté par l'amour (et un amour singulier).

 

Commentaires

saintsonge le 13-08-2010 à 12:26:01
Annie Ernaux , in l'écriture comme un couteau "je tiens Nadja pour le premier texte de notre modernité"..

Je souscris.

Et non que je sois né dans la région Lilloise, itou !

Breton : "Se fier à la résonance intime, sans aller au-delà" ... C'est dans ce texte-là tout l'écho exemplaire ("une femme nue qui ne devait avoir eu à se défaire que d'un manteau... - page 41, folio plus")