Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 16-08-2010 à 10:21:24
Marinetti l'écriture de l'impatience.
L'éclatement de la page chez Mallarmé était plutôt la recherche d'une respiration, une construction, les calligrammes d'Apollinaire une manière de dessiner avec des mots, mais le début du XX° siècle voit fleurir une fébrile activité qui a un caractère infiniment plus révolutionnaire car les mots en liberté c'est surtout une manière de dynamiter (dynamiser?) la phrase pour les futuristes, et pour les tenants du mouvement Dada, d'exprimer le non sens de la chose écrite, un mouvement de protestation, de provocation. D'ailleurs, autant que les futuristes, les artistes de "dada" vont largement contribuer à cet éclatement de la chose écrite ce qui, curieusement, va permettre aux arts plastiques et à la poésie de se rejoindre.
L'espace donné à l'écriture (la page) est largement ouvert, et du livre on passe volontiers à l'affiche. Le texte devient mural.
Nombreuses sont les options et chacune témoignant de la personnalité de celui qui l'adopte, un peu comme une écriture, c'est la graphologie d'une énergie qui veut sortir la lettre de son inertie, de son rôle de figurant pour en faire un personnage à part entière sur la scène de la page. Théâtre des mots.
Ne voit-on pas un Pierre Albert Birot l'assimiler à l'idée de la danse (des mots à danser), et Marinetti déborder de la page du livre, comme si celle ci trop étroite ne pouvait contenir toute la force de son énergie. La beauté, pour lui, n'est-ce pas la vitesse ? Les mots en liberté c'est une écriture d'impatience.
Commentaires
Mais "l 'impatience", tout comme l'exigence, c'est un manque de confiance en soi.... L'avait-il, ce trouble du vide, cette non-assise des idées, l'absence de racines ?..
La bonne journée !