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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 16-08-2010 à 11:14:45

L'exemple d'André Breton.

On avait, au Soleil dans la tête, le souci d'organiser des vitrines qui illustrent le contenu d'un livre choisi pour en être le point d'orgue. Une sorte de mise en scène qui fasse écho à son contenu, à "son esprit".
J'avais, bien avant la création du Soleil dans la tête, longuement admiré la vitrine du Pont Traversé, la librairie de Marcel Béalu, qui, à l'époque, était au bas du boulevard Saint Michel, au chevet de l'église Saint Séverin, dans ce quartier qui avait conservé quelque chose de sa misère pittoresque du XIX° siècle et la lumière que lui avait donné J.K.Huysmans.
Béalu, jusque dans l'accumulation des ouvrages, savait traduire ses propres goûts, piquer la curiosité du passant, inscrire parmi les livres choisis le paysage de sa propre délectation.
Bien avant encore, du temps de l'adolescence et de la découverte, un peu désordonnée, de la poésie, du surréalisme, des fabuleux flambeaux de la pensée "fin de siècle", ce fut la rencontre, dans le petit livre consacré à André Breton dans la collection PA de Seghers, de la photographie d'une vitrine new yorkaise pour la présentation d'Arcane 17, ce vaste poème d'amour écrit par Breton alors qu'il venait de rencontrer celle qui devenait sa muse : Elisa.
La disposition des objets, leur dialogue subtil disait la force du poème, ouvrait à lui. Un exemple qui montrait le chemin.

 

Commentaires

saintsonge le 19-08-2010 à 20:22:21
ah, je vous pensais immunisé contre cette "amertume"-là....
sorel le 18-08-2010 à 14:18:25
Quelle amertume ? Qui n'a pas, l'âge venant, regretté des gestes manqués ! Et que de rencontres ratées, et la vie (notre destin) aurait été tout différent. C'est une erreur largement partagée. Toujours heureux de constater votre fidélité. Elle est appréciée. Codialement.
saintsonge le 17-08-2010 à 17:09:35
Décidemment, j'ai l'impression que j'aurai loupé tous les endroits des reconnaissances luxueuses, en cette mienne vie si .... plate !... Lors de mes passages au Flore, jeune alors, je me sentis bien seul, déjà, comme au Lapin Agile, aussi, et en tout Montmartre, autiste que je fus, n'osant pas..., si je reconnaissais quelqu'influent personnage... Aurai-je osé même pousser le rayon de la porte de votre Soleil dans la tête , tout le coeur serré par une angoisse double, l'envie d'y entrer et la peur tétanisante de faire le premier pas ?... Quel gâchis, tout ce temps perdu à ne jamais oser ... Quel honteux gâchis de ma timide jeunesse, qui se propage encore...(les deux, le gâchis, et la timide "jeunesse" de ma cinquantaine....!!)