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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 17-08-2010 à 15:04:19

Jacqueline Lamba pas que muse.

A quoi à droit la muse, en dehors d'être belle et d'inspirer celui qui chantera sa beauté. Celles qui traversent le XIX° siècle, en particulier chez les romantiques, ne laisseront que le souvenir de cette beauté qui les distingue, les désigne à l'attention de la légende.
Tout au plus aura-t-on des  pages de souvenirs, le journal de la vie mondaine qui aura entouré le culte dont elles sont l'objet.
Leur accès au droit d'être autre chose que la fascination qu'elles suscitent passera par la peinture à en croire ce qui se passera dans le contexte du surréalisme où elles se mesurent sans complexe à l'autorité des hommes dont elles deviendront des rivales. Ce sera leur participation effective (et affective) à l'essor du féminisme qui y trouvera des éléments propres à revendiquer sa force créatrice dans l'indépendance vis à vis de "la loi du mâle".
Jacqueline Lamba sera à la fois l'exemple de cette prise de pouvoir et en est aussi la victime. Inspiratrice de "L'amour fou" d'André Breton dont elle sera un tempsla compagne, elle n'est, aux yeux de ce dernier que l'objet de sa ferveur amoureuse. Significativement il ne la cite même pas dans son Histoire de la peinture surréaliste, se montrant, là, moins généreux et et complice qu'Apollinaire appuyant la carrière de sa muse (très provisoire)  Marie Laurencin, en l'incluant d'une manière fort arbitraire dans son essai sur Les peintres cubistes.
Pourtant, Jacqueline Lamba n'aura pas été que l'ondine de la légende et du poème (quand elle rencontre Breton, elle nage, nue, dans un aquarium, dans un cabaret montmartrois). Avec une ténacité que lui reconnaissent ceux qui la considèrent comme peintre, elle va construire une oeuvre qui sera d'ailleurs de couleur surréaliste que le temps de son compagnonnage avec Breton s'étant séparé de lui elle s'engagera dans une vision personnelle, fortifiée par son installation à Simiane la Ronde, dans le midi de la France.

 

Commentaires

saintsonge le 17-08-2010 à 17:00:47
Joli apport photographique, portrait possible, aquatique, de la muse - qui amuse qui s'en inspire, jusqu'à l'expir ;

il y aurait donc, par votre "lapsus" dactylographique, un double "et" en la muse... (si vous l'avez repéré, près d' Apollinaire...)

La muse et l'artiste

L ' artiste à mus(et) amusé

au musée de toutes les Muses !