VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 21-08-2010 à 12:18:18

Tzara dada.

Avec la fougue d'un ogre qui brasse une immense culture (et de riches bibliographies) en y introduisant comme des virus perturbants quelques incongruités et un brin d'humour, Umberto Ecco (dans "Le pendule de Foucault" qui est une sorte de Da Vinci code pour esprits raffinés) imagine le rôle joué par une machine (informatique) dans laquelle on introduirait des mots, des phrases, des paragraphes entiers, laissant brasser ce flux torrentiel avant qu'il n'en sorte des textes nouveaux d'une incongruité propre à éveiller (quand la littérature force l'esprit et le sort de l'inertie du quotidien). On évoque aussi l'histoire du singe attelé à une machine à écrire qui tape au hasard, combien de siècle faudrait-il pour qu'il en sorte la "Recherche du temps perdu" ?
De fait, l'histoire de la poésie dada relève de la  même méthode. A en croire les historiens qui prétendent, à commencer par le nom de l'aventure dada, que le mot fut trouvé en glissant un couteau dans un dictionnaire pour le sortir et il  deviendra celui d'un baptême, affirmant encore que Tristan Tzara (l'un de ses artisans les plus fougueux et qui su lui donner une dimension internationale) sortait d'un chapeau des mots préalablement choisis et écrits sur des petits bouts de papier. Une sorte de loto poétique en somme.
Au delà du jeu, hasard heureux, force des rapprochements inattendus des mots, le poème, souvent, est d'une barbare beauté, d'une force suggestive confondante. Qu'on s'y réfère, à commencer par les titres : Mouchoirs de ,nuages, Où boivent les loups, L'arbre des voyageurs, De nos oiseaux, L'homme approximatif,
La magie des rapprochements insolites, comme si le mot se trouvait dans un champ magnétique ( André Breton en tirera le titre d'un de ses recueils). Il est entraîné dans une sorte de flux qui bouleverse son sens premier, et lui donne une force nouvelle.

 

Commentaires

KAFF le 25-08-2010 à 08:55:39
J'ai bien aimé l'image du singe. Quand on pense qu'en liberté il en existe peut-être un capable de réaliser l'exploit du premier coup, ça laisse perplexe.
Ooz le 22-08-2010 à 21:12:43


Je ne suis pas assez réveillé pour faire un commentaire.

Je suis en revanche une lectrice toujours éblouie de tout ceux que vous avez racontés, et ces illustrations gracieuses ou farfelues dont vous ornez vos textes.


Je vous adresse, cher Monsieur, des souhaits d'infatigable volonté


Marte Lloyd née Feritag