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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 07-09-2010 à 11:13:38

Berthe Morisot en son château.

Fille de "bonne famille" Berthe Morisot aurait pu ne faire de la peinture que comme expression de sa bonne éducation ( ce que feront ses deux soeurs peintres amateurs). Elle est poussée par une nécessité, une "rage" de peindre qui témoignent éminemment d'une vocation. Ses rapports avec Fantin-Latour ne font que la maintenir dans la bienséance de son milieu, avec Manet (qui est amoureux d'elle) elle découvre les terribles angoisses de la création et ses parfaites réussites. Jeune (avec ses soeurs) elle se contente du salon familial (à Passy), puis d'un atelier construit dans le jardin. Avec l'achat (une fois mariée avec le frère d'Edouard Manet) du petit château du Mesnil elle dispose enfin d'un lieu qui correspond à sa soif de peinture.
"C'est près de Juziers, dans cette vallée de la Seine où les impressionnistes ont pour la plupart élu domicile, une demeure élégante, de facture classique, avec un toit en ardoises et une façade en pierre blanche, au milieu d'un grand parc. Loin d'être imposant ou sévère, il apparaît au premier coup d'oeil agréable et séduisant, et on devine aussitôt qu'il sera le plus convivial, le plus aimable des refuges. On l'aperçoit du train, en allant de Paris à Giverny, travers la frondaison des arbres" (Dominique Bona).
Des quelques tableaux qu'elle y exécute certains témoignent de la présence de sa fille Julie, qui devient l'axe de sa vie, et son modèle préféré.
Mallarmé, selon son habitude d'écrire ses adresses en forme de petits poèmes, rédige sur une enveloppe qui est un peu le blason de la maison :
"Julie ou Bibi du Mesnil
Rêvant à l'endroit nommé cieux...."

 

Commentaires

saintsonge le 07-09-2010 à 12:20:45
Evidemment le célèbre portrait avec ou sans éventail, de Manet, et d'elle, le fameux "berceau"... J'ai sous les yeux, actuellement, mon poche de Bona (sous-titré :Le secret de la femme en noir)...

Vous me donnez l'occasion d'y chasser alors les "papillons" d'une relecture à la japonaise... Ah zut, je suis allé à Giverny, pas vu son château par le train de l'époque.. On le voit si bien que ça ?