Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 16-09-2010 à 10:17:21
Le photogaphe de village.
L'arrivée du photographe.
On a annoncé l'arrivée du photographe. Il venait de la ville, c'était, dans le village, un événement. De sa voiture il a extrait tout un matériel lourd et encombrant. Son aide, (un futur grand artiste dans le domaine de la photographie) aura procédé à un repérage des lieux, des monuments, des singularités architecturales qu'il fallait retenir. De porte en porte, de bouche à oreille, la chose avait été rapportée et chacun s'interrogeait, se demandant s'il aurait les honneurs d'un cliché. Dans la rue, c'était un peu comme un rassemblement de curieux, d'oisifs, qui se passaient des informations qu'ils inventaient pour se donner de l'importance. Certains allaient (les plus audacieux) jusqu'à prétendre connaître le photographe et avoir vu son atelier en ville. D'ailleurs en y allait en couple pour se faire "tirer le portrait", entre une colonne pseudo-antique et un paysage de parc avec fontaines et statues blanchâtres, en fond, peint sur une toile. Chacun avait mis ses plus beaux habits et le cliché entrerait dans l'album familial pour le souvenir, et plus tard le montrer aux enfants.
Le temps d'installation terminé, le photographe a choisi la rue principale où se trouvent la plupart des commerces et l'activité du village.
Ce sont là, posées un peu au hasard, au fil du temps, des façades à l'ornement varié, et portant fiers les enseignes qui distinguent l'activité de chacun.
Alors, à l'instant où le photographe a appuyé sur le bouton magique qui mettait dans la boite ce morceau de réalité bien cadrée, les passants se sont figés chacun dans son rôle.
Par une bizarrerie du hasard ils sont bien à leur place comme l'aurait sans doute voulu un peintre qui aurait choisi de décrire l'ambiance de la rue.
Commentaires
Oui, bien sûr, je comprends tout à fait votre ressenti "communal"... La nostalgie me ramène vers un bac à sable de maternelle, et d'une échelle dont je ne voulais monter les barreaux (voyez, la difficulté sociale démarre tôt , celle des "réussites" aux échelons !), puis de Madame Milon à qui, en CM1, j'offris des bouquets de pensées (les fleurs) et du lilas (rouge et blanc) que ma mère me faisait remettre (ah, les premières amours de mères de substitution , elles commencent tôt aussi !) Pour ce village, vous l'évoquâtes dans un autre billet sur ledit auteur, je crois, car je ne le sus pas...d'avant ! J'aime beaucoup ces "cartes" à l'ancienne, elles sont très chères chez les bouquinistes de Lille (quand j'y retourne) et d'ici, Douarnenez-Tréboul (quand ils viennent sur les marchés, les Lundis, mercredis-samedis) ; sur Quimper, ce sont les enveloppes "premier jour" que je déniche, pour un prix moindre... Peut-être y verrai-je un de ces quatre matin une estampille "Sorel , Le Blog..." ?... Max Ersnt, en ami, ah quelle veine , tout de même (je ne suis pas d'un naturel envieux, non jamais, or là, hum, bon , je fais vivre le proverbe : c'est l'exception qui confirme la règle !!) Ah M. E, conversez avec lui, ah quelle barraka ! Ici, je m'ennuie...de ne pas évoluer dans les discutationes !...
si l'on veut j'y suis né, y fréquente l'école communale. Bien éloigné depuis, mais garde au coeur un souvenir ému. Savez vous que c'est là que Joe Bousquet reçu la balle qui devait le blesser à vie. Max Ernst m'en avait parlé.
Votre coin ?..
Narcisse eût-il aimé qu'il existât en son temps, pour un meilleur reflet ?