Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 26-09-2010 à 11:29:54
André Breton à la plume ardente.
La correspondance des poètes suit souvent le chemin du dessin qui est si proche du mot, sa logique conséquence et comme l'ornement d'une pensée à vif.
André Breton aime "bricoler" les objets, les mots, les formes. Il y a la part du jeu, mais aussi, comme chez Victor Hugo (un maître en la matière), une exploration en profondeur, donnant au dessin le pouvoir de pénétrer la pensée, d'en extraire l'or comme du limon de la banalité du mot quand on le secoue pour tirer de lui l'essentiel et peut-être cette magie qu'il contient et que le dessin scrute, piège, met en valeur.
Théodor Fraenkel, ami de collège, aura droit à des lettres qui sont de véritables "oeuvres de création" où le dessin a sa part. Que ce soit ce visage que l'on dirait surgissant de la nappe fluide d'une eau dormante, ou cette notation échevelée, à la ressemblance de quelque sorcière. Déjà toute une histoire se profile dont on peut varier à l'infini les issues. Plus encore que le rôle donné à l'illustration (qui accompagne, souligne, dialogue avec un texte), on a un texte en soi. Et pour faire bonne mesure, demandons nous s'il n'est pas en soie ? Celle d'une pensée fluide et chatoyante.
Commentaires
C'est en effet la caresse du mot sur la page dessinée, ou l'inverse, le silence parfumé des profondeurs interdites surgissant du dessin, afin d'y apposer les maux du mot maxima-minima.tout décrits in plano.... C'est beau.