posté le 19-10-2010 à 10:41:03
De Saint Germain des Près aux Puces.
C'est presque un classique, comme tout ce qui tourne autour des années 50 quand "la bande à Robert Giraud", régnait sur Saint Germain des Près. On y pratiquait la poésie à l'état brut (le lettrisme venait d'apparaître, le surréalisme rechargeait ses batteries), la découverte de l'art brut (Jean Dubuffet était alors le promoteur de manifestations qui leur étaient consacrées,) on jetait un pont vers la porte de Clignancourt où se déroulait le rituel des puces le week-end.
Quand le Soleil dans la tête est créé, en 1952, Saint Germain des Près a beaucoup perdu de son attrait et commence à vivre sur sa légende. Mais des nouveaux détecteurs de talents comme Eric Losfeld travaillent à recueillir l'héritage fabuleux d'une époque d'aussi grande activité culturelle. Il fait ses débuts (modestes) au Soleil dans la tête dont le local exigu qui se voulait plus gros que le boeuf. Cela tenait de la bouquinerie, héritage du prédécesseur, Michel Roethel, qui représentait Jean Jacques Pauvert et gérait la prestigieuse revue Troisième Convoi - Artaud, Fardoulis Lagrange, Georges Bataille- et de la galerie d'avant garde (on y fêtait Unica Zurn, Pierre Albert Birot, René Guy Cadou, les surréalistes).
C'était aussi la "centrale" des nombreuses revues de poésie qui s'était créées alors, de Io à Temps Mêlés, cette dernière plutôt marquée par le goût de l'humour et des curiosités littéraires (de Picabia aux nouveaux poètes belges) et de joyeux lascars comme Noel Arnaud ou François Carradec, le biographe de Raymond Roussel, d'Alphonse Allais et de Lautréamont.
Des Puces à Lautréamont, le chemin est court s'il passe par Saint Germain des Près et ses héros.
Commentaires
Bonjour
Félicitations pour la photo du jour !
Bonne journée
Compliments pour la photo du jour...Mais je viens de rentrer de la capitale et je pense que les puces doivent être gelées.....
Jakin,