posté le 20-10-2010 à 09:52:50
Qu'il est loin, dada, monsieur Arp !
Comme bien des artistes de sa génération Jean (Hans) Arp (né à Strasbourg alors que la ville était allemande) va faire ses débuts dans le contexte du mouvement "dada" dont il s'impose bientôt comme l'une des figures majeures. Rien (?) de ses débuts tapageurs va subsister avec le temps, ou sera doucement assimilé à ce qui fait l'essentiel de son génie propre : une certaine manière de résumer le monde (la nature) dans des figures qui ne s'appuient pas sur un descriptif réducteur mais tendent à la synthèse. D'où ce jeu onctueux des formes, cette familiarité avec le développement naturel dans la nature et le corps dans toute l'extase de sa chair.
Il fallait le voir caresser ses oeuvres avec tendresse et sans ostentation (souvenir d'une visite à la galerie Denise René, dont il était l'un des artistes phares avec Vasarely pour la plus jeune génération). Il y avait en lui la tranquillité de l'homme qui a mûri ses pensées, englobé en lui la richesse du visible pour en faire des totems de la réflexion et de l'harmonie souveraine du monde.
Dada était loin ? N'avait-il pas été, cependant, et durablement, une manière de se couper des conventions de l'académisme, pour mieux aborder une langue encore vierge dont il allait jouer avec une aisance sereine et heureuse.
Commentaires
Naturellement je connais Dhainaut (un peu de son oeuvre) mais je ne l'ai jamais rencontré. J'ai trouvé sur votre blog le lien avec lui.
Plus surréaliste que dadaïste (il a rencontré chez lui, rue Fontaine, l'éminent A. Breton), mon admirable ami (plus de vingt ans d'amitié) Pierre Dhainaut (cité in Anthologie de la poésie française du XXème, tome **, pages 454 / 456), vient de répondre à mon
dernier courrier : "Le nom que tu cites, de J. J. L...., me ramène aussi en arrière : jadis, il était poète, nous avons débuté dans les années soixante au Mercure de France. Mais je ne vois plus ses poèmes aujourd'hui. Au moins il te lit, et c'est très bien.... De tout cœur, à toi, Pierre..."
(il a préfacé mon premier ouvrage publié grâce au C.N. L "autour, Poésie" - à ce jour, épuisé.
Je vous en fais ainsi clin d'œil, si vous vous souvenez de lui...
ah ! ... Ai-je dû appuyer sur une touche qu'il ne fallait pas, voici géante impression "dadaiste" (d'un "joueur de skat" ?)- de ma réponse...
DADA a mis "au tombeau, des oiseaux et des papillons...." dans l' art abstrait constructif quand de nos jours on détruit tout, d'une abusive déconstruction (depuis le 11 Sept fatidique ? )
L' ère du Verseau verse son eau de légendes sucrée(s)
- La Bahnhofstrasse Zurichoise qui abrita le "nouveau" dada du Cabaret Voltaire - qui venait de fermer ses portes (par obligation) en 1917 !
Hier, je vécus mentalement une nuit dadaïste dans un cabaret d'hommes et de trans bizarroïdes !