posté le 23-10-2010 à 14:48:43
Courbet et les pécheresses.
Sortant la femme de l'atelier où elle se déshabille au nom d'une divinité antique et s'ébat dans des paysages de fiction, Courbet la retrouve telle qu'en elle-même dans la nature. Ordinaire, proche de celui qui la contemple et souvent y reconnaît une voisine, une amie, sa compagne. Peignant des femmes allongées dans l'herbe Courbet peint ses amies, ses maîtresses, il ne tente pas de la grimer au nom de références culturelles dont il ne veut pas.
Ainsi en est-il des Demoiselles des bords de Seine. Deux jeunes femmes abandonnées au plaisir suave de la sieste sont alanguies dans un cadre végétal qui met magnifiquement en valeur leur carnation tendre et sensuelle, le désordre vestimentaire qui traduit la vacuité, ce relâchement du corps quand il se rapproche du plaisir.
Poursuivant cette lente et douce, suave et voluptueuse chute en dedans de ses plus intimes sensations, Courbet pousse plus loin l'intimité charnelle avec Les Deux amies (ou Le Sommeil). Tout y respire le calme, le luxe et la volupté invoquée par Baudelaire. De menus détails renforcent le caractère érotique de la scène comme ce collier de perle épandu dans les draps défaits et les, fastueux cristaux.
Un air d'abandon son équivoque. On est entré par effraction dans l'alcôve des Dames damnées qui évoque "à la pâle clarté des lampes languissantes / sur des profonds coussins tout imprégnés d'odeur / Hippolyte rêvait aux caresses puissantes / qui levaient le rideau de sa jeune candeur ... Elle cherchait dans l'oeil de sa pâle victime / la cantique muet que chante le plaisir / et cette gratitude infinie et sublime / qui sort de la paupière ainsi qu'un long soupir."
Commentaires
Il est vrai, malgré qu'elle occasionne force douleurs, par les forceps de la Mélancolie, qu'elle s' extraie - comme ça -, d' elle seule, passant par tout le corps qui se demande bien ce qui lui arrive , suite à tous ces abattements qui l'effacent pour son "éveil" !
C'est le pouvoir de la poésie de savoir donner à la "tristesse" une couleur qui ne la rend pas banale.
...des plaisirs de Lesbos, enfin, vos "pécheresses"...peintes ici, évoquées....
Il n'a pas fait beau en moi, la journée...
Dehors, si, un peu, ensoleillé...
excusez-moi, je suis triste .... :
Aragon évoque en ma mémoire :
- "L 'allée est solitaire où Colette passait /
Dans le vent retombé toute poussière est cendre/
Une aile va manquer au murmure Français..."
Cela répète aussi " L ' origine du Monde " qui se moque de l ' Art, enfin, vous savez...
excusez, je suis triste, mais j'ai écrit pour demain
- L ' empreinte de la mer.
C'est pour ça, ma tristesse...où "tout respire" plutôt Chopin des plaisirs de Lesbos...