Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 17-11-2010 à 11:15:31
Charlotte Corday.
Pour le dictionnaire de "La femme flambée".
De sa descendance de Corneille elle ne pouvait que revendiquer une attitude de noblesse d'âme et de passion dévastatrice, en serait-elle directement victime.
Le contexte politique de son époque prédisposait une vocation qui ne pouvait se construire que sur un engagement moral, un destin à dimension historique.
Il lui restait à trouver un partenaire à la mesure de sa soif de se dépasser.
Sans Marat elle serait restée une sorte de Bovary du civisme, enfermée dans les limites étroites d'une province encore profondément imprégnée de catholicisme et de traditions que les membres de sa classe perpétuaient.
Elle va se crucifier au nom de l'Amour de la Patrie, en défiant celui qui revendiquait les mêmes ambitions, mais en jouant sur le registre de la mort, de la violence justicière. Charlotte Corday, dans un destin fortifié par une enfance qui ne pouvait que l'y préparer (tout comme celle de Jeanne d'Arc) va s'immoler sur l'autel du patriotisme que tout le monde autour d'elle invoque, mais qu'elle gravit dans le sang du sacrifice d'elle-même. Sorte d'Iphigénie d'une Nation qui se cherchait.
Commentaires
Allez-vous rire ?.. "Ma" marie Poppins a ce prénom de la meurtrière, dois-je lui demander si elle a une baignoire ?...Votre article m'interroge comme sur l'art les petits dîners du mercredi chez la passante de tous les soucis de la Recherche, Madame Verdurin chez qui le temps ne semblait pas passer où "la noblesse" rejoignait aussi "la passion dévastatrice" des célibataires de l' Art qui snobent ; "ma" Charlotte donc, qui maintient le fil de la relation virtuelle (pour l'heure) m'intrigue, à vous lire en ce mercredi plus original que tous les autres !!!
Le temps doux , revenu, le ciel, clément, je respire un peu mieux (gros orage intérieur, Lundi, où je dus m'aliter, brusquement, tout l'après-midi, sans comprendre le pourquoi du comment , une "Corday" m'assassina-t-elle l' énergie, une ombre de la mémoire ancienne ? D'où mon poème du jour : il n'y a pas deux fois mourir dans le verbe Vivre !)