Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 18-11-2010 à 11:05:41
André Billy piéton de Paris.
Il faut peu de choses pour que notre attention se porte sur un écrivain. L'évocation de son nom suffit, en un endroit donné, en un moment clef, pour qu'il s'inscrive, dans notre mémoire en toutes lettres. Et nous voici à la chasse des preuves que notre intérêt n'est pas vain.
André Billy figure aux côtés d'Apollinaire dans son aventure éditoriale. Il est de ceux qui font vivre, avec lui, "Les Soirées de Paris", dans cette fièvre qui précède la première guerre mondiale, accouche du XX° siècle en fanfare.
Billy brille de tous ses feux. Il est aux avant-postes de l'aventure poétique.
Nombre romans (sont-ils lisibles aujourd'hui), mais surtout de riches et substantielles biographies de Balzac, Diderot, Sainte-Beuve, les frères Goncourt, Stendhal, Max Jacob, l'abbé Prévost, lui donnent cette assise par quoi s'affirme aussi une personnalité par ses choix. Il se créé une famille d'esprit, dans laquelle on peut avoir le désir de s'intégrer.
On peut voir sa maison à Barbizon, la plaque qui la désigne donne une certaine dignité à une propriété autrement modeste et villageoise. Mais Barbizon est entré dans sa vie comme Saint Cyr sur Morin était entré dans celle de Pierre Mac Orlan (un autre de ses amis). Billy navigue dans son siècle avec l'aisance de celui qui a toutes les curiosités. Er comme quelques uns de ses amis (dont Léautaud), il est aussi un piéton de Paris. Ses propres souvenirs sont étroitement mêlés à la ville dans ses recoins pittoresques et son quotidien magnifié par le pouvoir des mots.
La poésie s'est nourrie des miettes qui font le quotidien de la vie de chacun, c'est être poète que de les voir, de les "dire". On est sans doute loin des grandes épopées, des monuments qui refondent le monde, et ouvrent l'esprit aux grandes choses qui, d'ordinaire, nous échappent. Mais on peut aussi adhérer à de plus modestes propos. Ils sont comme le murmure de notre coeur en déroute.
Commentaires
Grand Merci de votre avis, je doutais déjà...Je penchais aussi vers ce travail "suivi" des petits éditeurs contre la possible indifférence des mastodontes (j'ai souvenir que Perros réclamait un dû à Gallimard, lequel lui écrivit : pas le temps de m'occuper de votre chèque !..Tania P. me racontait encore bien d'autres désavantages...)
Attendre, c'est l'art d'espérer, disait Vauvenargues, ce que je faisais encore, ce matin pluvieux (déclin d' Hélios !)
Bien à votre inspiration ...
Banal, dans la formulation, je suis content pour vous. De plus je crois fermement aux "petits éditeurs", la véritable littérature passe par eux. Bravo encore. Amicalement.
C'est en "piéton" blogiste que je viens ici vous annoncer que les éditions Chloé des Lys (Barry 7534) ont risqué sur mon roman-poèmes, manuscrit envoyé en Mars dernier, m'honorant ainsi d'un contrat à signer pour 5 ans (avec possibilité de reconversion), une inconnue pour moi (si vous la connaissez, par ailleurs), j'avais re-lancé ce manuscrit qui a....20 ans d'âge (comme de ce whisky que je buvais à l'époque du Flore, et, merci de votre passage sous ma carte de l'époque, via mon blog - ; je reste du côté de Flaubert !), manuscrit ressorti d'un bien vieux carton (l'âge d'homme l'avait accepté, mais hésita trop , pour finir par un refus juste pour mon nom inconnu, ce qui rejoint votre première phrase de ce billet) ; c'est trente ans de refus d'éditeur pour ce petit "oui" salvateur (j'en pleurerai pour les Rimbaud et autres qu'on dénigra pour des peccadilles d'époque...) Fichtre, on se sent "l'âme toute ravie", du coup... Un chemin de mille pas commence bien par un petit ! Pierre Dhainaut, que j'eus au téléphone, est enchanté pour moi... On vous évoqua, aussi...Suis-je à la "terrasse" d'un autre "Luxembourg" ? ...
Je n'ai hélas pas lu ce A. Billy..., pour me sentir moins "hors sujet" dans ma réponse. Beau ciel bleu ensoleillé, qui plus est, ce jour.