VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 02-12-2010 à 11:03:39

J.K.Huysmans chez Flaubert.

Comme tous ceux que tente la chasteté J.K.Huysmans trouve les images les plus troublantes pour poser devant notre regard les portraits de femmes qui hantent son imagination. On l'aura vu s'égarer parmi les femmes dévoreuses d'homme de Gustave Moreau, il s'est attardé du côté de Faubert. Le plus contesté, celui de la Tentation de Saint Antoine, et surtout de Salammbo, où il a mis tout le clinquant de ses fantasmes les plus fous.
Et Huysmans de prendre le relais.
"Chez Flaubert c'étaient des tableaux solennels et immenses, des pompes grandioses dans le cadre barbare et splendide desquels gravitaient des créatures palpitantes et délicates, mystérieuses et hautaines, des femmes pourvues, dans la perfection de leur beauté, d'âmes en souffrance, au fond desquelles il discernait d'affreux détraquements, de folles aspirations, désolées qu'elle étaient déjà par la menaçante médiocrité des plaisirs qui pouvaient naître".
Huysmans, par un étonnant tour de passe passe, fait passer le problème de son personnage, des Esseintes, dans la figure de toc empruntée à Flaubert.

 

Commentaires

Saintsonge le 03-12-2010 à 22:46:44
OUI, c'est vrai, je "m'emporte", je "m'emporte", surtout quand le sujet m'y invite, ainsi que celui-ci, et, vous savez, j'ai dû m'auto-contrôler, j'eusse fait plus avant, me disant qu'overblog n'a peut-être pas la longueur suffisante...

Je ne me soigne qu'en écrivant (un recueil nouveau : les petits oiseaux de kairos, alors que je devrais m'atteler à retranscrire sur maquette informatique tout le manuscrit accepté par le petit éditeur belge - bah, j'ai attendu toutes ces années, maintenant qu'il est accepté, pourquoi se presser ?..AH vous avez su que l'académicien Serres publie chez le petit éditeur brestois Dialogues (co-édition) son Biogé ? Donc, les petits éditeurs....) , les "drogues "de grogs, très peu pour moi.. Merci. J'ai pris à l'instant un thé Polynésien...!! Bah ! J'éternue beaucoup, j'ai un peu froid, j'écris : ça réchauffe les neurones...! Oui, quand je garde le lit, en regardant les nuages par la fenêtre , je pense souvent à l'illustre Bousquet (mais il avait beaucoup de visiteurs illustres, aussi), mais à Sagan aussi, puis à....Duras ! Bon, j'ai mes faiblesses...!
sorel le 03-12-2010 à 17:12:19
Quel emportement. Et vous savez tout, soulignez l'essentiel. Soignez vous bien, encore que l'état de "malade" est souvent propice à l'écrituire. Ne dit-on pas que Joe Bousquet, avant de devenir l'étonnant écrivain couché qu'il fut était un gandin courant la gueuse (je doute de l'orthographe) ... Buvez des groog c'est la meilleure médecine.
Saintsonge le 02-12-2010 à 11:56:36
Faux calme que ce faux doux, n'est-il pas ?

Le colérique rejoint ainsi le "gueuloir", c'est tout à fait logique !...Du poétique "drageoir aux épices" au naturalisme romancé (signé déjà par les Goncourt), il aura toujours ce style retors que vous dites aussi raffiné où j'ai ainsi appris....hum hum...Cézanne (pour vous répondre d'hier, ce jour je signerai l'emprunt Baudelairien : "le génie, c'est l'enfance retrouvée à volonté ...") C'est de c reclus qui a "soif d'absolu" que nait aussi le style nouille "le modern-style", non ?..J'aime aussi la répartie de son médecin qui l'invite plutôt à rentrer dans "le siècle" plus qu'à rester dans un tel état mental ...Vous connûtes sans doute son penchant pour l'occultisme et le satanisme du Là-bas de 1891qui l'emmena chez les trappistes d'Igny et de Ligugé ! Ca déboucha sur l' "en route", la Cathédrale et l' Oblat..

Blabla , ou réelle "âme emmenée par celle des autres ..." pour sortir de l'état de prostration et de claustration de son héros ?... A l'instant, cher ami, les corbeaux croassent , et je clame Rimbaud (aparté sinusité, cloîtré moi sur obligation médicale dans ma chambre-océan non chauffé : chauffage kapout !) et si j'y relisais les "foules de Lourdes" (cité sainte où je fus invité plusieurs fois par feu mon ami prêtre-exorciste Jean de dieu Bréhin - je le nomme pour le refaire revivre en ce billet -, me méfierais-je moins de dégoût dans la révolte que cet héros "dernier" ? Car au final, il fut comme vous et moi "un grand" solitaire, non ?... Plus trappiste que festif dans l'âme...parmi les naturalistes de Médan...jusqu'à rejoindre la simplicité d'un idéalisme humanitaire à la Zola. ...par effet d'un certain "à rebours"... J'ajoute alors à votre article mon ancien amour pour l'auteur (normal, je dévorais Flaubert et Maupassant en même temps, il y a....30 ans !)