Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 03-12-2010 à 15:15:53
Le clan des suicidés.
Le Clans des suicidés.
Ils sont l'un et l'autre aux pointes extrêmes de cette recherche de leur vérité et du refus de la banalité d'une condition in-humaine au regard des flamboiements promis par la poésie et la fréquentation de leurs semblables (en poésie). Le suicide, comme le rêve, c'est le passage du miroir, la chute dans un au-delà qui avait conduit Gérard de Nerval à la folie, qui les conduira à la mort. Une mort voulue, et même programmée dans le cas de Jacques Rigaut.
Il y a le clan des suicidé (comme celui des Siciliens !) qui se recrute volontiers dans la frange de ceux qui refusent les seules satisfactions du quotidien.
Le surréalisme qui est leur famille, les invite à transcender le réel, à refuser la médiocrité.
C'est une ambition périlleuse et sans doute inconfortable. Certains s'en éloigneront et préféreront un prudent retrait, une mise à l'écart (encore que le grand écart proposé par André Breton c'était justement le refus du réel en sa banalité).
René Crevel aura conduit sa vie sur l'arc en ciel d'une cruelle douleur née de l'enfance, Jacques Rigaut (même milieu ou presque, même revendication du charme comme arme sociale) n'aura vécu que pour préparer sa mort, la programmant comme une finalité, et vivant dans une sorte de compte à rebours qui explique ses foucades, ses prises de position provocantes, une oeuvre ramassée et tenant plus de l'aphorisme que du déballage autobiographique (quand Crevel puise directement dans sa propre vie).
Un rendez vous d'usage à la croisée d'une oeuvre et d'une amitié (?), une dédicace en dit parfois plus long qu'elle le prétend quand elle abandonne à l'entrée d'un livre des mots qui invitent à s'y plonger.
Commentaires
Très content que mon "rappel à la vie" d' Hubert Robert ait rejoint votre entière satisfaction (je vous ai répondu plus long sur mon blog)...
Ici, je pense plus que le "clan des suicidés" est un concert d'appel à la vie (ratée) de ces volontaires du grand saut de l' Ange (j'ai commis pour ma part mon "suicide" social, quittant la fonction que vous savez au début des années 90, au grand étonnement familial....) il y a donc différentes formes de "suicide" (et de Virgin Suicide), on pense au "suicidé de la société" que fut Vincent pour Artaud, en fait son autoportrait Van Goghien, et, de Baudelaire au Club des Haschichins : semper eadem, ou son destin : les sept vieillards, les petites vieilles et Les aveugles...
Rimbaud a assis la beauté sur ses genoux, et l'a injuriée, n'est-il pas, d'un cri de Cambronne en trucidant La Poésie et son étoile, du même coup d' Abyssinie...