VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 15-12-2010 à 11:49:41

La mort du Livre.

Des tonnes de livres vont à la décharge publique, laminés, ils vont au pilon qui est leur passage vers leurs origines profondes de pâte à papier.
Livres boudés, thèses dépassées, traités négligés.
Le sort du livre souligne la fragilité de ce qui lui est confié : la passion des mots. Et  plus encore que tout autre texte, le poème (d'audience si réduite) est le premier exposé à cette fin infamante.
D'en faire des sculptures monumentales, d'en entasser comme des colonnes, dans le souvenir des travaux de Kurt Schwitters, ne lui redonne pas vie, en en faisant un usage qui n'était pas prévu ou  trahissant sa fonction, le détournant de sa vocation, accélérant sa chute.
Mais l'entassement prend un  autre sens. Celui qui lui avait donné Arman quand il faisait "le plein", à la galerie Iris Clert, dans les années 60.
Il donnait à chaque visiteur, un bout de cette masse informe de déchets où dominait le papier, creusant ainsi progressivement une sorte de grotte dans laquelle il s'enfonçait de plus en plus, comme en une sorte de retour aux origines même de la nature humaine, de la création du monde.
Cette interrogation sur le sort du déchet (du papier, donc du livre) donne la mesure des problèmes que pose sa survie, fort improbable. C'est la version moderne de l'incendie de la Bibliothèque d'Alexandrie. Des bûchers de livre qui effacent les acquits de la civilisation. Tout pouvoir qui veut détruire une pensée jette les livres au bûcher.
Les livrant à une autre vocation que la leur, on entre dans le même jeu d'extermination.

Photo extraite du blog Locus Solus.

 

Commentaires

katherine le 02-05-2011 à 13:24:44
je ne peux pas imaginer mettre un livre à la poubelle, et je suis furieuse contre mes soeurs quand elles ne me rendent pas mes livres prétés, je ne jette aucun magazine féminin que j'achéte en abondance, du coup il y en a partout chez moi, sous les meubles, dans les armoires, je crois que je vais devoir acheter un garde-meubles spécial livres ou magazine !
sorel le 17-12-2010 à 10:16:37
C'est toujours amusant de recevoir des cartes postales et je suis certain qu'elles sont toujours chiffrées. Plein soleil et neige au sol, ça fait un espace plein d'éclat et d'intensité lumineuse. On pense à Mallarmé.
Saintsonge le 16-12-2010 à 19:51:23
Ouf, ai pu récupérer sur PDF, via l'aide d'une collaboratrice de l'édition belge, quelle histoire!!!C'est maintenant au tour du vent, de s'affoler, la tempête se lève;

Âme lasse, cœur seule heure,

la tempête est dans l'âme qui pleure (mienne, hier), un an de plus, ce jour, aussi - en solo !

(ah !...Toutefois, de "ma" poppins, un mot, sur une carte : Paris-Poème (ce genre de carte vous dit ?..), elle représente le tableau de la Joconde, mais le visage traversé par le bras du Porteur du Tableau, curieux choix, non , pour quel subtil message ????)
Saintsonge le 15-12-2010 à 23:35:59
Devinez la poisse, au point final de tout mon travail de retranscription informatique de mon manuscrit , l' ordi se plante, et tout mon travail avec !... Super le modernisme !... A la dernière seconde, il se plante !... C'est ici votre titre pleinement vécu !...Je ne comprends pas !... Fort étrange, en tout cas... J' y travaille des heures durant, sur des jours entiers, et paf, plus rien ...qu'un support internet je crois intraitable...en mode PDF demandé par l'éditeur, ah ras l'bol du faux modernisme.... La bonne nuit, cher ami...(vous étiez comme dit dans ma dédicace)
Saintsonge le 15-12-2010 à 15:02:09
Ah bah voilà, au moment où j' appose le point final à la retranscription informatique de mon manuscrit, voici votre article qui me ré-angoisse, . du même coup... A quoi sert de le publier, alors ?.. Nonobstant, l'éditeur travaille écolo , pour éviter ce pilon (annoncé ?) : il publie peu d'exemplaires, afin d'en réimprimer (par cas de demande) et d'éviter la mort des restants... J'ai donc fini, à 14h43...ce qui m' a paru fastidieux, non à l'écrire sur papier, mais à refondre en mise-en-page virtuelle... Oui, le Ouèbe tue ainsi le Livre-papier, ô Gutenberg ! Bon, je fais quoi, maintenant, je lance, ou je lance pas ce projet...? Soleil en la cité....Longue conversation avec "ma" Poppins réapparue , hier, m'évoquant un Paris qui devrait de nouveau s'enneiger, en pis ...Pensée pour vous.