Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 17-12-2010 à 10:21:16
Le sphinx de Bona.
En forme de souvenir, mais réduit en une sorte de flash. C'était après le déménagement de la rue Payenne, l'installation, presque en face, à la hauteur de l'entrée du musée Carnavalet ( de la fenêtre de la chambre on voyait le décor sculpté de la porte d'entrée). Le matériel radio étalé, le micro sur la coiffeuse de Bona et celle-ci faisant l'odalisque sur un vaste lit (on avait envie de dire, "dans le lit", tant elle s'y confondait avec des tentures sombres, des coussins chatoyants, comme en quelque embarcation pour un monde de sensations, de stupéfactions car rien ne semblait, avec elle, demeurer dans les mesures du raisonnable). Mandiargues, sagement sur sa chaise, pour répondre aux questions (je crois stupides) que je lui posais. Il devait en résulter une émission Dieu merci égarée dans les archives de l'ORTF puisque tel était le sigle en ces années lointaines.
Peintre, d'une famille de peintres (son oncle est de Pisis), Bona suivait, par l'image, les textes d'André Pieyre de Mandiargues, son compagnon. Le hasard m'a laissé de nerveux dessins qu'elle avait conçus en marge du texte d'Astyanax.
Losfeld (l'éditeur du texte), m'avait aussi donné un projet pour la couverture.
J'aime cet animal venu d'un pays de terreur solaire, planté comme une énigme sur le bord de ces territoires que Mandiargues explorait avec une sorte de gourmandise qui tient du curieux et du savant.