Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 25-12-2010 à 16:47:55
Paul Delvaux entre en gare.
L'assimilation de Paul Delvaux au Surréalisme souligne bien l'ambiguïté de ce qui est moins une "école" qu'une convergence de la pensée et des buts assignés à l'exercice de l'art (ici de la peinture). A en croire André Breton, de qui dépend l'orthodoxie, le surréalisme pictural est la mise en orbite d'une pensée qui bouscule la nature de la réalité, en transcende les conventions, en interroge le sens profond : traverse le miroir.
La peinture est subversion de l'image, et tous les procédés sont bons pour y parvenir. Ce qui conduira le surréalisme a reconnaître la force de la peinture de pur instinct qu'est l'automatisme, le tachisme, l'abstraction lyrique qui prend en relais cette avancée lumineuse dans le monde de l'image, la représentation qui passe alors du sujet à l'objet, le peintre accordant toute sa confiance aux élans premiers, à son inconscient.
Mais celui qui interroge les images qui conservent leur apparence réaliste, peut bien revendiquer cette appartenance au surréalisme pour autant qu'il en perturbe le sens, introduit dans la réalité le désordre qui est celui de l'imaginaire. Et Paul Delvaux répond pleinement à cette obligation qui le laisse pourtant à cette frontière fragile qui se situe entre surréalisme et fantastique.
Un monde assez répétitif, de quais de gare, où des femmes fantomatiques errent, en un exercice d'exhibition qui tient plus du défilé de mode que du Paradis Latin et distille un érotisme angélique et presque innocent, car ce n'est pas un monde énigmatique comme celui de Chirico dont il précède pourtant par la mise en scène de villes théâtralisées et d'un pesant silence.
La poésie surréaliste s'est engouffrée dans cette proposition où la peinture se cherche moins de nouvelles issues (et naturellement de nouvelles techniques) qu'elle entretient des procédés de la tradition. Pour en tirer de nouvelles suggestions, un accent très séduisant et personnel.
Commentaires
Vu en "perspectives", oui da... - bien vu !..
Pour la ville, il me semble que ce soit à Furnes, que nous discutâmes autour d'une statue de....Delvaux.
Le temps est à la pluie, mais je reste en chemise. Douceur comparée à votre "cristal". AI FINI mon PDF...sur la mort de mon ordi...Un autre, ici, dans l'ailleurs Michaldien !
en somme c'était Pont Aven par Chirico ! Froid de cristal. Bonne journée.
nous en parlâmes avec Pierre Dhainaut, dans un jardin belge où il y avait une statue l'honorant ; je l'assimile encore avec mon goût pour Magritte... Je vous envoie un signe de Concarneau, après un retour de Pont-Aven (où j'aime y revoir l'espace où Gauguin et Xavier Grall y laissèrent des empreintes subtiles), personne , les rues désertes, les galeries toutes fermées, les bars, il n'y a que la Nature, vivante, une beauté réelle sous de belles couleurs de..."talisman"..., sous 9°c ensoleillés... Bien à vous.