Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 26-01-2011 à 10:10:54
Pierre André Benoit à Ribaute les Tavernes.
Sa maison de Ribaute les Tavernes était à sa ressemblance. Elégante et sobre, les meubles en harmonie avec la rigueur du cadre, et dans une cour, derrière la maison, ce mur orné d'un relief conçu à partir d'un dessin de Miro. On y dînait aux chandelles, les soirs d'été, tandis que PAB fusait en mots vachards pour décrire le petit monde des lettres qu'il venait, périodiquement, taquiner à Saint Germain des Près, pour rencontrer ses amis, et les peintres avec lesquels il aimait travailler :Camille Bryen, Bertini, Alechinsy, André Masson, Raoul Ubac.
Poète (discret) il s'offrait de modestes éditions raffinées, tant chez lui l'élégance du papier, de la typographie, ne se confondait pas avec une idée de luxe.
Il avait du luxe une notion qui devait être celle des moines en des temps où l'univers de la prière était aussi celui de la plus grande beauté des formes (architecture, livres, chants, rites). D'ailleurs il y avait quelque chose du moine (défroqué) chez lui. Une onction dans le débit des mots (entrecoupés par des rires homériques), une gestuelle arrondie (un rien précieuse). On l'aimait pour s'être enfermé dans cette personnalité à nulle autre semblable. Qui trouvait justement, dans la belle maison de Ribaute, son cadre idéal.
Commentaires
S'il avait tout du moine, alors nous eûmes pu commencer une "confrèrie", j'ai l'aspect hésychaste, ici !