VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 26-01-2011 à 10:21:01

Baudelaire traduit Edgar Poe.

Souvent, dans sa correspondance, Baudelaire revient sur les mouvements divers d'humeur que lui inspire son travail de traduction de  Edgar Poe. Sans doute, il s'agit pour lui d'une source de revenus (lui qui en a guère,) mais aussi, au fil de la plume, d'une passion qui va croissant. Il va jusqu'à s'identifier à Poe, voyant en lui une sorte de victime de son propre génie.
Avec les Histoires extraordinaires il semble que la coulée fut plus naturelle, plus évidente qu'avec les Aventures d'Arthur Gordon Pyn, le seul roman achevé d'Edgar Poe. Voulu pour être un roman populaire, un temps présenté comme un témoignage, il rencontre une audience médiocre, et il est évident que Baudelaire, l'abordant, se montre un instant sceptique (peut-être rétif !), bien qu'il se reprenne après en affirmant qu'il y voyait un grand roman.
Il s'inscrit dans la tradition du roman d'aventure, plein de bruit et de fureur. Mais on peut en faire une lecture symbolique, comme ce sera le cas de Moby Dick et Melville. On peut aussi y voir une parenté (une préfiguration) de ce type de roman qui en cache un autre, et doit être lu au second degré. Ainsi en est-il de Jules Verne, explorateur de territoires qui côtoient les mythes, ce qui explique que Gaston Bachelard ait, lui aussi, abordé le texte de Poe-Baudelaire, pour en faire une lecture en profondeur.


 

Commentaires

Saintsonge le 26-01-2011 à 11:20:20
Livre renié par l'auteur, toutefois !... Ne dit-on pas aussi : traduction = trahison ?

C'est la seule réserve que j'émets sur le Beau de L'air dont j'apprécie toujours le côté saphique et ténébreux des Fleurs (de l'âme ? Avez-vous remarqué : il y a le mot "mal" dans celui de "l'am"(e) ?..

Je vous ai placé mon brouillon " T " , aujourd'hui, pour répondre aussi à l' "aménagement" de ma construction de la Vie des Hauts G. (un roman , qui a changé de titre depuis, d'ailleurs , inédit comme de mille entendus ! placé dans mes cartons...) Le ciel a la tristesse profonde de n'être pas bleu, ce jour doux pourtant... Le vent, de faible contenance. Lumière fade. Et moi qui pense à la stupidité des éditeurs, parfois, très frileux (comme au temps de Baudelaire dont j'aimais dire que le poulet mal assis n'est pas cuit aujourd'hui encore mais aussi coriace que celui goûté dans Tintin par une bulle qui l'annonce, dans un désert, je crois : "ah, coriace, ce poulet !"...) Bien à votre cité...