Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 27-01-2011 à 10:51:59
Baudelaire à la lecture.
Courbet, qui dans "l'Atelier" rassemble ses amis autour de lui, l'a placé dans un coin, un peu isolé, et à la lecture attaché au point de sembler ignorer les autres. On lui tourne le dos, le rejetant dans sa solitude. On peut d'ailleurs découper ce portrait de la composition sans rien altérer de son sens profond. Il y a de l'étudiant attardé chez Baudelaire. Ne le fut-il pas toute sa vie ?
Quand Courbet fait son portrait il retrouve pratiquement la même pose, et dans l'exercice de la lecture encore "enfermé". Il faudrait peut-être s'attarder sur cette constance, et s'interroger sur l'idée que Courbet assignait à son ami un rôle qui l'écartait autant du monde que de l'action.
S'il le met au coin, Courbet peut, soit vouloir l'écarter de l'aventure picturale qu'il propose (mais n'est-ce pas le nier), soit le protéger, peu payé en retour, Baudelaire ne jetant même pas un coup d'oeil au tableau qui est le centre de l'action proposée par Courbet, alors que la plupart des personnages (ceux qui font parti du clan des intellectuels) sont au contraire attentifs aux gestes du peintre, à la théâtralité proposée (quelque peu emphatique !)
On sait que les rapports du peintre et du poète ont été tumultueux. D'ailleurs ils sont de nature si opposés. Courbet hâbleur, pérorant, sûr de lui, Baudelaire, blessé, écartelé entre le rôle du dandy et l'éternel fugitif (de la misère ).
Leur point commun : la fréquentation des cafés. L'un y apostrophe les gens, claironne, l'autre sans doute encore à l'écart, plongé dans la lecture.
Commentaires
En moins "étudiant attardé", j'avais cette attitude à l'hôtel Larvor le Gouestre de Levallois-Perret, où je logeais... Je donne encore peut-être de l'éternel étudiant. La Vie nous peint ainsi...Serai absent de la blogosphère cinq , six jours, je fais ma B.A, accompagnant un couple octogénaire qui a besoin d'un "porteur" - de bagages (non estudiantins) - jusqu'à... Chamonix, ah l'escapade au pied levé, soudain !...