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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 03-02-2011 à 21:15:30

Max Ernst chasse le Snark.

Lewis Caroll a quarante ans, il se promène sur la plage, un vers lui vient à l'esprit. En remontant le cours des mots (des rimes) il construit une histoire. Voici un personnage qui a oublié sur le rivage "quarante deux malles marquées à son nom". Le comble, c'est qu'il a aussi oublié son nom. On l'aura compris allusion est faire ici à la perte de son identité. C'est surtout l'histoire d'une quête
Cette manière de construire un texte en s'appuyant sur un bout de phrase (égarée),  de celui-ci, peut faire penser à Raymond Roussel qui meuble ses poèmes en les articulant sur des rimes. L'histoire vient d'elle-même.
Lewis Carroll est, lui aussi, fasciné par la mécanique des mots (leurs sous entendus) et va construire son récit sur la trame des mots.
C'est l'histoire de la chasse (donnée dans le titre) d'un animal étrange, le Snark  . Une bande de personnages improbables (un garçon d'étage, un banquier, un marchand de bonnets, un courtier, un boulanger) s'embarque sur un navire pour aller à la recherche d'un animal dont on ne sait rien (le snark) qui s'avère n'être qu'un vulgaire "boojum".
Mais comme l'aurait affirmé Nietzsche : "le but c'est le chemin". Ulysse en est le modèle, la chasse au Snark, une version loufoque, où Lewis Carroll multiplie les mots insensés, les formules insolites, les jeux de mots sans doute codés (on parlera d'une inspiration du jeu d'échec, ce qui est à la fois l'histoire de la trame du texte et contient le mot échec qui clôt l'aventure). Ne pas ignorer que Lewis Carroll, quand il est Charles Lutdwige Dogson,  est professeur de mathématiques
Perte d'identité ici, échec final là, le poème serait la recherche du bonheur. N'en sacrifie-t-il pas d'emblée l'existence en plongeant dans l'abîme de l'absurde.
Le cheminement ne menant à rien, qu'une méprise, comme l'oubli va gommer l'existence d'un personnage.
André Breton dans sa recherche des ancêtres du surréalisme ne pouvait ignorer cette entreprise aussi étrange que parfaite en sa construction. Comme ces mécaniques absurdes qu'inventait Alfred Jarry ou que va visualiser le sculpteur Tinguely. Dans la foulée, Max Ernst ne pouvait rater l'occasion de faire jouer son humour dévastateur, ses folies imaginatives. Il en fut un illustrateur inspiré.

 

Commentaires

Saintsonge le 04-02-2011 à 18:17:29
TIENS, au fait, il faut lire :

- J'ai remonté le Nil, puisqu'il s'agit du seul fleuve terrestre qu'on ne descend pas... Tiens bis, un bug a publié deux fois ma réponse antérieure ! Effet du "Snark" ?
saintsonge le 04-02-2011 à 03:46:28
De très bon matin, à lire votre billet sous le ciel étoilé, vous m'apprenez le "Snark" comme d'une langue étrangère ou d'un nom d'animal étrange, selon ; le dessin me plaît beaucoup !!... La nuit aussi a perdu sa "piste aux étoiles", le Cirque du Monde est fermé, clos sur lui-même;... Ca m'effraie ces bouleversements Magrébins, moi qui ai visité le Musée du Caire, l' Egypte, qui ai descendu le Nil, vu les Trésors des Pyramides, qui suis passé par le Maroc, la Tunisie même, enjoué, je vois ce chamboulement façon "Snark" , ça m'interroge et m'effraie... ce qui me place hors-sujet, du coup, ici...."La Beauté sauvera le monde"....(ah, il se serait trompé , Dostoeivski ?)
saintsonge le 04-02-2011 à 03:46:24
De très bon matin, à lire votre billet sous le ciel étoilé, vous m'apprenez le "Snark" comme d'une langue étrangère ou d'un nom d'animal étrange, selon ; le dessin me plaît beaucoup !!... La nuit aussi a perdu sa "piste aux étoiles", le Cirque du Monde est fermé, clos sur lui-même;... Ca m'effraie ces bouleversements Magrébins, moi qui ai visité le Musée du Caire, l' Egypte, qui ai descendu le Nil, vu les Trésors des Pyramides, qui suis passé par le Maroc, la Tunisie même, enjoué, je vois ce chamboulement façon "Snark" , ça m'interroge et m'effraie... ce qui me place hors-sujet, du coup, ici...."La Beauté sauvera le monde"....(ah, il se serait trompé , Dostoeivski ?)