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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 08-02-2011 à 10:32:25

Cendrars au mur.

Sans doute le mur est-il celui de la Prison de la Santé. Blaise Cendrars, à la fin de sa vie, habitait à son ombre (rue Jean Dolent). L'homme est saisi dans son quotidien, à l'heure de la promenade. Avec les éléments propres à sa silhouette familière : le béret, le manteau jeté sur les épaules.
Un portrait en dit long sur son modèle. Voici l'homme des grands espaces, des aventures au delà des mers, d'un quotidien brûlant, transformé en piéton de Paris à l'instant d'un temps d'arrêt, peut-être de réflexion. La rudesse du mur est le seul décor qu'il s'est choisi (à moins que ce soit le photographe à l'attente du meilleur moment) et le vide de la rue où passent de vagues silhouettes anonymes.
Cendrars aura été le poète de la fuite, du rythme frénétique de la modernité, le chantre d'un monde nouveau, avec ses contemporains Apollinaire, Fernand Léger, Robert et Sonia Delaunay, Picabia.
Au terme d'une vie agitée, l'homme devient ce piéton en symbiose avec la ville dans ses stances les plus farouches, les plus immobiles. Le choix du mur de la prison de la Santé n'est pas futile ni innocent. Il porte en lui toute une sagesse, une pensée intériorisée qui s'est alimentée de toutes les expériences humaines, des plus fabuleuses rencontres, que le sort du prisonnier ne résume pas mais illustre, la caricaturant. 


 

Commentaires

Saintsonge le 08-02-2011 à 21:46:11
Il a le sens "transibérien" des mots, oui.