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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 17-02-2011 à 21:19:34

Liane de Pougy sous le signe de Sapho.

Comme la plupart de ses semblables (les courtisanes "fin de siècle") Liane de Pougy, (née Anne Marie Chassaigne et un temps très cours madame Henri Poupe) se donne un nom à consonance nobiliaire (comme Emilienne d'Alençon, Valtesse de la Bigne) avant de devenir une véritable princesse en épousant le prince Ghika. L'essentiel de sa vie (et la raison de sa gloire) fut sa carrière de danseuse. La scène donnant alors accès à de brillantes relations du type de celles qu'elle entretient en jouant le rôle de courtisane. L'une (avec la Belle Otero) des plus recherchées par des fils de famille, des aristocrates noceurs qui se ruinent dans son alcôve. Sur fond de galanterie tarifée (et chère) elle illustre non sans panache l'esprit et les moeurs de cette "fin de siècle" qui cherche le bonheur dans le tohu-bohu d'une époque qui avait perdue ses repères, les valeurs positives sur lesquelles se construit une société. C'était, désordonnée, l'émergence de la modernité, de l'industrialisation, et du moteur financier (le " enrichissez vous" donné comme maxime de vie). L'argent entrant dans la sillage de l'amour et celui-ci victime des attraits de l'apparence.
Elevée jeune dans une institution religieuse, elle va finir ses jours dans un climat de repentance (en 1950), non sans avolr aussi tâté de l'écriture ("L'Insaisisable", dédié à Jean Lorrain, "La Mauvaise part", "Mes Cahiers bleus" - dans le voisinage de Max Jacob-)  surtout pour raconter ses expériences saphiques (en particulier avec l'excentrique Nathalie Barney, pivot stratégique de la vie des lesbiennes de l'époque).

 

Commentaires

saintsonge le 18-02-2011 à 13:55:36
Il me souvient que vous évoquâtes déjà cette beauté et poésie en une seule personne , l'onanisme à Lesbos : "quand on n' a pas ce qu'on aime, il faut aimer ce que l'on a" , tout Paris au XIXème : Lesbos-sur-Seine (et sur scène avec Colette, ensuite)..jusque coulis d'après le fameux libertinage du XVIIIème ! Oh ! Je crois savoir que sous le certain Gome Guth se cachât un non moins sérieux ....Simenon !...Au Temps des belles collecctions sous le manteau ! Pauvert réhabilitant Sade, aussi... J'ai près de moi le Jean Chalon (Liane de Pougy) : "courtisane, princesse et sainte" : "elle invite Max Jacob à dejeuner...en compagnie de Jean Cocteau et de Raymond Radiguet. C'est un déjeuner catastrophe.....(ils "font déplacer les bouquets, jettent leurs cendres et leurs mégots n'importe où".. Ulcérée, Liane tire la leçon de ce ratage :" Plus de ça ! Un seul homme de lettres à la fois !" (au pavillon de Noailles) - page 192, du Poche.

Bonne Journée plus sage !