Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 10-03-2011 à 15:31:59
François Bernouard, sous le signe de la rose.
Personnage aux multiples facettes, mais surtout typographe, François Bernouard va s'imposer comme l'un des éditeurs les plus originaux de l'entre deux guerres.
Il officiait 71 rue des Saints-Pères (adresse mythique décidément puisque c'est aussi celle de Rémy de Gourmont, de Pierre Albert Birot et du groupe KWY (René Bertholo, Lurdes Castro, Jan Voss, Christo). On lui doit des entreprises ambitieuses comme l'édition complète des oeuvres de Courteline (15 volumes), Jules Renard (17 volumes), Nerval (11 voiumes) (inachevée) Barbey d'Aurevilly (17 volumes), Marcel Schwob (10 volumes), Léon Bloy (23 volumes), mais surtout Emile Zola (50 volumes).
Pour cette dernière entreprise il avouait lui-même : "Lorsque je signais le traité de cette première éditions de l'Oeuvre complète de Zola en cinquante volumes, je la savais difficile à réaliser. Car c'est aussi une oeuvre pour un éditeur. En cherchant dans le passé, je remarquai que Beaumarchais n'avait pas réussi l'Oeuvre de Voltaire, et, plus près de nous, lorsque la firme Ollendorff entreprit celle de Victor Hugo elle ne l'acheva pas non plus ; je ne recherchait pas les raisons de ces constatations, mais au fur et à mesure que les titres de Zola parurent, lentement, à chaque échéances, j'en compris la cause."
François Bernouard aura publié ses ouvrages sous divers labels. Respectivement son propre nom, "A la Belle Editions", la Typographie François Bernouard et "A Schéhérazade".
Poète lui même, il avait rassemblé toute la poésie qui avait traversé la première guerre mondiale en animant un groupe actif dominé par Paul Fort.
Il confectionnera avec soin quelques beaux livres pour ses amis, dont Blaise Cendrars ("J'ai tué", premier livre illustré par Fernand Léger et "Profond Aujourd'hui").
Puis c'est le mythique "Les Jockeys camouflés" de Pierre Reverdy que Matisse agrémente de cinq dessins. Ce furent enfin des poèmes de Robert Ganzo préfacés par Léon Paul Fargue.
La rose de Paul Iribe (avec lequel Cocteau avait fondé la revue "Le Mot") orne, comme un signe de ralliement, les couvertures de ses volumes.
L'attrait de ce type d'entreprise c'est qu'il participe encore d'une édition à vocation artisanale. Elle n'est pas dominée par les lois de la finance mais le goût littéraire de celui qui, à travers elle, signe sa personnalité. Elle devient une véritable "oeuvre", la complémentarité indispensable à l'essor (et la diffusion) de la littérature. Avec GLM, Jacques Haumont il est une sorte d'aristocrate du livre.
Commentaires
Lire : séisme
Les embruns de l'amer, et ceux des mouvements incessants de la mer, comme à l'amour manquant de la mère (jamais obtenu), d'une vulnérabilité toute Stendhalienne, aussi, rien n'est si linéaire - chacun porte ses blessures - ! Aux passions impossibles, la Poésie vient seule, plume trempée dans ma fêlure... La compensation vient alors de ce qu'il vous a plu... L'internet semble un sans à-venir (d'où mon agacement envers ces Blogs "bidon"Net !) J'ai cependant ce matin était visité par l'aveu de Saint Bernard de Clairvaux : "l'âme cesse d'être solitude quand elle devient sanctuaire" (je me suis dessiné, lisant , livre à une main de mon visage, à l'intérieur du "sanctuaire" de mon âme, dirons-nous.., si vous passez par mon dessin de ce matin)... Bien à votre inspiration moins susceptible que mienne... Et encore un ciel gris calcédoine, ce matin ! (il semble être passé de mon état d'âme au céleste espace, carrément, enfin, j'ai l'impression d'apercevoir la façon nuageuse qu'une âme peut avoir à l'intérieur du corps quand ça fléchit de tous côtés ! Ces grossières masses nuageuses qui se poussent l'une l'autre, doucement, lentement, avec la lumière blanche qui les sabre au milieu ou sur les bords, et toutes aspirées vers et par un même point de fuite attractif, le vent échevelant leurs formes ainsi que le feuillage des arbres alentours de ma cour et de ma fenêtre de chambre-océan ; 13h34, j'apprends un séime au Japon, par ma voisine qui n'aime pas "son" Fragonard)...
si, si, j'avais remarqué, et aimé ce poème. La mer vous inspire, peut-être son embrun.
LIRE : connaissait
Au fait, peut-être l' avez-vous lu, j'ai rendu un clin d'oeil à Apollinaire dans mon poème Si je mourais ici sur le fronton de mer....
Vous me parliez d'un bas-moral (ce qui fut vrai), mais le doute n'est-il pas l'aiguillon de la foi ? Ce que sûrement connaissez François....(pour un tel travail !)
Travail titanesque que ces cinquante Zola !!!!