Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 19-03-2011 à 17:56:35
Le surréalisme de l'après-guerre.
Le surréalisme et la pensée unique.
Sans doute le fallait-il à l'époque où il se confondait avec un mouvement de combat et parce qu'il représentait une juste cause devant la mentalité bourgeoise qui avait survécue aux désastres de la guerre. André Breton se montre intransigeant et sans doute si partisan qu'il élimine autour de lui tout ce qui n'illustre pas ses convictions et surtout les contrarie. La pensée est alors une morale sociale, un levier pour affiner les coeurs et donner corps à une attitude.
Ceux qui en vécurent les heures glorieuses sont entrés dans la légende. Mais, devenu une mode, une manière de définir "l'avant-garde", le surréalisme perdra de sa consistance et surtout de sa pureté initiale.
La conduite d'une pensée unique est le propre des mouvements purificateurs. Elle a ses risques. Devenir un carcan duquel il est impossible de sortir, d'enfermer la pensée dans une rigueur de principe. Le surréalisme qui s'est dilué dans les vagues de l'Histoire, a buté sur les atrocités de la deuxième guerre mondiale, n'aura plus, aux heures de la Libération, le pouvoir rédempteur qu'on lui accordait à sa naissance. Il devenait le piège où se prenaient de jeunes ambitieux qui voulaient se mettre à l'ombre de sa légende, de son immense prestige, de son Histoire. Curieusement , c'est à l'instant où il perdait de son pouvoir qu'il se montrait le plus vainement hostile à toute pensée extérieure à la sienne.
Le surréalisme était devenu une sorte de Rotary Club pour jeunes poètes vaguement snobs.
André Breton, combien le disent qui le rencontraient alors, comme le fantôme de lui même, dans un Paris qu'il avait si durablement transposé dans le domaine du merveilleux et de l'amour, piéton solitaire et vaguement désabusé, dénonçait l'immense solitude qui l'avait habité en dépit d'une cour appuyée de jeunes disciples empressés autour de lui. Magnifique, et d'une grandeur déjà passée dans la légende, il était comme une sorte de Commandeur de cette pensée unique pour laquelle il avait milité.
Commentaires
avant ou après qu' Isidore Isou ne vienne lui proposer de déconstruire encore plus le langage dans ce fut nommé le Lettrisme, ce qui dut l'énerver, je pense, non ?... Ecarte-t-il aussi ce jeune énergumène d'une petite vingtaine d'années alors ?
Je vois que vous venez juste de poser votre article suivant, la bonne fin de soirée !