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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 24-03-2011 à 09:37:36

Rops un peintre scabreux.

Rops sent le souffre.

Gustave Moreau, qui ne l'aimait pas, qualifiait son oeuvre de "mélange idiot de mysticisme de brasserie et de pornographie boulevardière". Et pourtant Félicien Rops était fort apprécié des nombreux écrivains dont il illustrait les oeuvres (plus de deux cents ouvrages) : Barbey d'Aurevilly, Péladan, Félicien Champsaur, et même le délicat Mallarmé, à quoi s'ajoute (ce qui entre tout naturellement dans son tempérament) "Les Bas-fonds de la société" d'Henry Monnier, "le Diable au corps" d'Andrea de Nerciat et "Gamiani" d'Alfred de Musset.
Remarquable technicien Rops fait usage de maints procédés, allant du crayon de couleur à la détrempe, en passant par le pastel pour obtenir des effets chromatiques à la fois intenses et raffinés. Alors que ses sujets sont volontiers provocateurs, affichant un anti-cléricalisme qui le conduit à remettre en scène  des sujets religieux (la tentation de Saint Antoine) en jouant d'une théâtralité un peu forcée par efficace.
Sa singularité même ne pouvait laisser indifférent un auteur comme Péladan (lui-même fort en marge de la confrérie des écrivains de son temps) et la fusion de leurs fantasmes ne pouvait que donner des résultats propres à étonner, forcer la mesure et aller au devant du public pour afficher leur originalité.
Rops lui-même donne la clef de ses ambitions qui dépassent (ou ignorent, les ayant apprises) les conventions et les problèmes esthétiques de son temps. La peinture est avant tout un écran pour figurer ses fantasmes.
"Je tâche tout bêtement et tout simplement de rendre ce que je sens avec mes nerfs (le détail a son importance) et ce que je vois avec mes yeux, c'est là toute ma théorie artistique. J'ai encore un autre entêtement, c'est celui de vouloir peindre des scènes et des types de ce XIX° siècle, que je trouve très curieux et très intéressant ; les femmes y sont aussi belles qu'à n'importe quelle époque, et les hommes sont toujours les mêmes. De plus l'amour des jouissances brutales, les préoccupation d'argent, les intérêts mesquins ont collé sur la plupart des faces de nos contemporains un masque sinistre où l'instinct de perversité dont parle Edgar Poe, se lit en lettres majuscules ; tout cela me semble assez amusant et assez caractérisé pour que les artistes de bonne volonté tâchent de rendre la physionomie de leur temps".
Aveu qui le situe bien dans son rôle, reléverait-il plus de la sociologie que de l'art.

 

Commentaires

saintsonge le 25-03-2011 à 07:52:03
PS/ Plage de Tronöen de La Torche
saintsonge le 25-03-2011 à 07:50:55
Ce fut donc, hier, longue promenade de trois heures parmi les champs très coloriés de Jacinthe (blanche, rouge, jaune, bleue...), puis tout le très long d'une superbe large plage , surfeurs sur les hautes vagues et ceux qui, maintenant, ne sont debout que sur une planche, rame en main (nouveau sport, parait-il ; je ne m'y risque pas, oh non : plouf, plouf , sinon !)..., j'ai fait mon Luchini à réciter du Rimbaud (en moins talentueux , je suppose, et beaucoup plus discret, je vous assure (et rassure ?)).... La Nature vous sourit aussi !
Saintsonge le 24-03-2011 à 10:52:37
donc, j'ai du Dubuffet en mon penchant aussi.... Bon j'ai des années de Lacanisme en mes psychanalyses, aussi... Ca aide, il aimait ça aussi...Le jeu de langue(s) : - oh !..

Vous souffrez donc.... ? Qui n'a de souffrances -à-mère... Le bordel à mère "au bordel amer", oui oui.... Vous êtes en bonne inspir , aussi. BRAVO..Bravissi-mots / Bravissimes maux ?... Allez, allez arrêtons-là, ça n'en finirait pas...Il faudrait allonger les pages de votre blog-ci, en faire un livre, aussi, tiens tiens...D'ici peu je marcherai dans le soleil, vrai, en randonnée avec un groupe de soixantenaires / septuagénaires (je suis , je reste le plus jeune...) Penserai à Rimbaud et à vous-même...
sorel le 24-03-2011 à 10:35:02
Vous avez raison, comme quoi une "fote" d'orthographe est un peu un lapsus. (Dubuffet était très friand de ces facéties de la grammaire). Bonne promenade au bord de la mer (au bordelamer, ce qui nous conduit au bordel amer.....)
kristel10 le 24-03-2011 à 10:04:17
bonjour

curieuze de nature

et surtout de l ecriture

j aime lire

j analyze

ce que vous faite est simplemente ...SUBLIMA...merci

je reviendrai appprendre...bne journee l ami de vef

bisouxxx de moi
Saintsonge le 24-03-2011 à 09:45:54
Vous voulez sûrement signifier le soufre (plus que le souffre - douleur(s) de ces détracteurs !)... Je l'ai d'emblée apprécié chez Baudelaire !... Ceux qui ne l'aimaient pas , je pense qu'il dépréciait leurs propres travers !... J'ai usé mes regards sur ces "délicats" dessins que je n'aurais qualifié de "scabreux" mais de sulfureux, oui... Ca oui, enfin, pour l'époque bien sûr, puisque les Fleurs du Mal comme Madame Bovary ou Nana dérangèrent les ...., les quoi ? (frustrés ?)...

A votre soleil sur la contrée, je présume. Je me prépare pour dix kilomètres dans la campagne ou au bord de mer , cette après-dîner.... Ca va me calmer la "pornocratie" de ce beau dessin...FESSU..!