VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 20-04-2011 à 12:35:57

Victor Hugo à la tache.

Que le dessin soit l'inévitable (et fécond) prolongement du mot, qu'il soit le frisson de la main en activité, le jet d'un première lecture de l'imaginaire, Victor Hugo le prouve dans toute son activité de dessinateur. Il y cherche moins une représentation que l'ouverture sans contrainte et fort rêveuse de ce que la main traduit des divagations de l'esprit. C'est le territoire de cette aventure tumultueuse et fébrile qui active l'apport successif des matières qu'il met en jeu, confronte dans une énergie à l'aune de la puissance rêveuse qui l'habite.
Il y aura toujours des références sombres et violentes (romantisme oblige) et une curieuse adéquation de l'image au texte, comme fonctionnant dans le même sens, en parallèle, étant, finalement le meilleur illustrateur de sa prose.
Ce qui fait tout l'attrait de ses dessins c'est qu'on le voit se constituer, on perçoit les couches d'apports de matières diverses (et d'impact) qui donnent cette transparence, cette vibration si particulière par quoi l'image vibre avant de montrer ;  ce qu'elle décline c'est aussi sa naissance, son surgissement des entrailles de la mémoire, des recoins de l'imaginaire laissé libre de s'épancher.

 

Commentaires

Saintsonge le 23-04-2011 à 12:01:18
C'était en la maison des Metz, à Jouy-en-Josas (jouissance jouasse ? Nom prédestinée pour une dispute : jeux de mains, jeux de vilains !) Vous êtes sous un ciel de Chirico, si vous pouvez retrouver le poème "Cérigo" (1855), je pense qu'il en fait écho (oh, que de rimes en eau..sous ce grand soleil, trop fort pour la bretagne, je cherche l'ombre...(des jeunes filles en fleurs ?).. - vous découvrirez l'évolution du sentiment du poète pour la belle.. - ils se retrouvent au château des Roches (les Berlin les y loge) et dans ce hameau des Metz (appartement loué pour Juliette par le poète) En une des lettres de la belle, en 1835, elle note "il est temps de faire cesser le scandale de deux amoureux vivant dans la plus atroce chasteté.." Chaque année de son exil, ils voyagent ainsi (clandestins ? ô amants des clans/destins de sang bouillant !) Hugo aimait les longues marches, elle s'offrait dans l'amour de la nature, la Juliette (ah ! la "bête" que voilà, biche aux abois !) Elle ne désirait poser ses valises qu'à l'ombre du génie, c'est tout, s'abriter, trouver une épaule forte, comprenez-vous ? Elle l'aidait pour ça, matériellement (ben mince alors !) en recopiant ses manuscrits, jusqu'à le protéger lors du célèbre coup d'état !.. Voilà... Rassurez-vous, j'ai des lacunes comme des trous d'obus de 14, parfois ici;;; Il y en a qui disent avoir un grand savoir, mais sans en connaître la saveur !.. Restons modestes (comme vous avez dit)... Elle l'accompagne en exil. Mais une mouche l'a piqué au vif. Je ne sais (là) ce qu'il fut dit (ou pas fait), mais il a donné - je crois - force coups de canif au contrat de fidèlité ! Gros baiseur, le génie !.. Comme Simenon, d'ailleurs (trois femmes : la sienne, la servante et une péripatéticienne dont il changeait chaque fois ! ) - Je suis plus chaste qu'un moine, ne suis pas "génie", non plus, c'est pour ça... Donc, elle a souffert de ses fougues parallèles. Sur sa tombe, elle a fait graver :"Quand je ne serai plus qu'une cendre glacée / Quand mes yeux fatigués seront fermés au jour, / Dis-toi, si dans ton coeur ma mémoire est fixée : / Le monde a sa pensée / Moi j'avais son amour ! (vers que Hugo lui adressa d'ailleurs en 1835...)

BELLE JOURNEE...!
sorel le 23-04-2011 à 11:24:49
Je ne connais pas cette histoire. Vous voyez ma culture a de sérieux trous de mémoire.
saintsonge le 22-04-2011 à 07:25:25
PS / A-t-il dessiné celui-ci à la maison des Metz, lors de ses tumultueuses amours d'avec l'actrice Drouet (qui , rabrouée par le poète, s'enfuit avec sa soeur par ici , jusqu'à Brest - en 1834) ?
saintsonge le 22-04-2011 à 07:20:33
Le noir d'Hugo dans ses dessins lugubres

apporte la lumière à la couleur de l'âme..


(mon inédit pour vous, à lecture de votre article)