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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 02-05-2011 à 20:36:08

Le roman terrifiant conduit à Sade.

Le succès fut grand au XVIII° siècle lors de leur publication, et les noms d'Horace Walpole, Ann Radcliffe, Mathew Gregory Lewis, Hoffmann et Charles Robert Mathurin vont s'engouffrer dans l'histoire de la littérature anglaise sous le label de "Romans terrifiants" ou encore "Romans Gothiques". C'est que le décor y incitait qui déclinait de sombres châteaux où gémissaient de pauvres jeunes filles (vierges) tyrannisées par des oncles lubriques et cupides. Ne manquaient pas des religieux pervertis, des religieuses nymphomanes et tout un monde propre à jeter l'effroi aux yeux candides du lecteur. Le genre peu à peu perd de son acidité. Il va perdurer durant le Romantisme mais en perdant de la saveur de son parti pris si excessif qu'il en devient touchant. Le marquis de Sade lui donne une tournure infiniment plus radicale et philosophique avec "Les 120 journées de Sodome" cette espèce de rituel réglé par la logique mathématique qui décide des pratiques sexuelles d'un groupe de participants enfermés dans un château perdu dans la montagne.
Pour un esprit adolescent la découverte du roman terrifiant constitue une étape vers la révélation des littératures marginales et son territoire de prédilection, le Surréalisme.
Pour ma part je le découvre dans des ouvrages édités dans des officines douteuses, racoleuses, qui brochent de méchants petits volumes sous des couvertures, criardes et d'un si vulgaire laideur qu'elles en deviennent fascinantes.
Il manque à ce genre littéraire des illustrateurs de qualité, à moins que, par ses excès même, ce type de roman ne soit pas "illustrable". Sinon que chacun s'y fait son propre cinéma. C'est sans doute le meilleur.


 

Commentaires

Saintsonge le 03-05-2011 à 22:08:36
Tout à fait...
sorel le 03-05-2011 à 20:48:12
quelle verve. Parlez le latin revu et corrigé par Dubuffet, ça peut donner un jargon qui n'est que spirituellement de cuisine.
Saintsonge le 03-05-2011 à 19:05:53
...Et donc "le con d' Irène", et donc..."les onze mille verges", ah que n'a-t-on Akhenaton qu'un seul organe bifide , et, de Sappho, "le désir" !

Nègre soie blanche fauve et veine

Lapine Bantham de Pékin !

(ne cherchez pas, c'est mon latin , comme d'une reconstitution de la cathédrale de Chartres, sans oublier une seule Ogive... !

On dit que Sade est osé, , mais quel "kama" n'ose "Roue d' amour" ?

A vos beautés !