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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 16-05-2011 à 21:08:28

La volupté de Matisse.

Curieux la différence de vision qu'ont de la femme  Picasso et Matisse.
Celle de Picasso est  (mise à part quelques exceptions) plus souvent agressive, pathétique, douloureuse, en état de tension et au bord de la tragédie.
Il n'est pas espagnol pour rien, héritier de Goya.
Matisse donne dans la douceur, la volupté, penchant pour des attitudes d'odalisques, de femmes au repos et comme offertes à la douceur.
Il peint moins le désir, générant la violence chez Picasso, qu'une une sorte d'extase amoureuse où le corps triomphe dans une disponibilité tranquille.  La femme est à l'égal de la fleur, une émergence naturelle de la nature, sa vitalité nonchalante.
La couleur est rayonnante, solaire, créant un climat de sieste éternelle, de volupté sans agressivité ni excès.
Le trait, chez Picasso évoque la blessure, il est nerveux, ardent, colérique, agressif, destructeur.  Chez Matisse il est aérien, voluptueux, élégiaque, et son absence parfois donne libre cours à la diffusion de la couleur comme une montée de la lumière aux heures chaudes de la journée.
Picasso tend vers la violence qui évoque la mort, Matisse cultive l'éternité du Paradis où l'idée de l'amour n'était pas freinée par celle du péché.

 

Commentaires

Saintsonge le 17-05-2011 à 08:25:27
Picasso a eu sa part de douceur dans la famille d'acrobates, en 1903, par exemple - très tendre, cet enfant sur les genoux de sa maman attentive, près du papa acrobate qui les regarde timidement, un singe fait office de frère factice, même (les animaux dans les tableaux de Picasso ont une fonction particulière).... En 1906 ? Késaco, de cette période qui rosit celle du bleu qu'elle efface, et même, de se savoir d 'aucun avenir pictural en espagne, de gagner Paris et, de là, déconstruire "la femme" comme vous dites (sont-ce les Parisiennes qui brûlent les yeux des hommes ?...En poète, j'eus mon (s)ex-périence !... Matisse, lui , gars du nord, comme moi, il eut sa mère du Cateau qui, sous ses yeux d'enfant, aimait à décorer les assiettes - ma question vers vous : sa "docile" main vient-elle de cet oeil-esprit de jouvence-là ?... Né dans une épicerie transformée en droguerie-grainetière à Bohain-en-Vermandois, d'une enfance dont on ne sait quasi rien sur vingt années, suite à la guerre 1870, ce vide biographique eût pu nous éclaircir mieux de cet artiste qui avait donc "le textile dans le sang" quand la rage d'un Minotaure était dans celui du Tauromachique Picasso !

Le ciel vous tienne en bonnes lecture et Joie....
katherine le 16-05-2011 à 21:49:05
L'actualité montre encore aujourd'hui qu'il y a des hommes qui cherchent à dominer les femmes, à les dominer quelquefois par la violence et d'autres hommes qui, tendrement et patiemment, construisent une relation de partage et de douceur ! Sans y penser peut-être, avez-vous fait un article qui colle à l'actualité !