Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 04-06-2011 à 18:26:10
Le choc des images chez Victor Hugo.
C'est souvent l'illustrateur qui situe (il le résume) le climat d'une oeuvre et lui donne sa dimension définitive au regard du lecteur.
La lecture enfantine peut s'appuyer sur l'image quand le mots ne sont plus que leur amorce.
En dépit de la force suggestive qu'ils prennent dans la poésie et la prose de Victor Hugo, ses mots gagneront d'autant plus de réalité que l'image les poussera vers le regard dans un déchaînement gestuel et un rythme à son égal et qu'elle saura donner sens à l'impossible, attirer le fantastique dans le registre du possible, du plausible, à portée de main. Ce n'est pas une imagerie faite pour sertir la prose dans une zone de respectabilité, de grandeur qui l'éloignerait de la vraisemblance. Le fantastique chez Hugo est né dans une réalité soufflée par la force élémentaire, des phénomènes qui entrent dans notre quotidien, et s'il le faut dans une débauche de détails qui métamorphosent la réalité. Ainsi le gothique exalté dans "Notre Dame de Paris" atteint les limites de la vraisemblance architecturale, comme seul l'imaginaire peut doter la réalité de formes plus flatteuses et trouvant dans l'excès la force qui entraîne une plus forte mémorisation du sujet.
Quand le sujet est la force marine, c'est le rythme qui l'emporte et bouscule l'image sans la déformer, ni lui faire perdre ses attaches avec la réalité.
A l'exemple de l'auteur qu'ils illustrent, les artisans de l'image d'accompagnement de Hugo ne reculent pas devant l'excès, le déclamatoire, forçant l'attention plus que soucieuse de la flatter.
Déjà on pouvait parler du choc des images.
Commentaires
Le "choc" des illustrateurs comme des "travailleurs" de l' amer ?