Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 07-06-2011 à 10:12:30
Le progrès en art : un danger ?
Chaque génération d'artiste depuis les origines de la peinture a tenté d'améliorer la maîtrise de sa technique. Aller au plus près de la réalité que l'on voulait saisir. (Et au XIX° siècle Ernest Meissonier triomphe. C'est le règne des "pompiers")
Puis on a voulu s'exprimer, privilégier la manière de la montrer, n'en faire plus qu'un prétexte, s'imposer par rapport au sujet lui-même, jouer avec, enfin pour "se dire" à travers lui. Et cela au moment même où la maîtrise de la technique picturale était à son état le plus parfait. Impossible d'aller plus loin. C'est le duel peinture-pompier impressionnisme.
Mais, tandis que le peinture exacte représentation était arrivée à son but, la photographie s'impose. Le peintre traditionnel (dont le souci esthétique peut être mineur et de toute manière vient en second plan) n'a plus qu'à ranger ses pinceaux.
Alors vagabonde la peinture comme instrument d'expression. Surenchère permanente pour favoriser l'ego et conduire, en toute logique, à l'idée que le simple chois suffit. Duchamp sort son porte-bouteille.
On aura suivi le cycle (historique) comme une notion de progrès. Serait-il si difficile (comme dans les techniques) de faire machine arrière. Ou par provocation ou encore parce que certains peintres ne voient pas la nécessité de s'engager dans une course folle vers un soit-disant progrès qui entraîne la mort de son art.
Comme la pensée écologique peut être tentée de freiner les progrès techniques, sources de bien des problèmes d'aujourd'hui, irait-on vers une pensée artistique dégagée de toute référence historique et d'abandonner la peinture à ses fantaisies, le chacun pour soi, selon son tempérament, car l'art ne serait plus une affaire de culture mais d'instinct, de connaissance mais de passion intime.
C'est le règne de "l'art brut".
Commentaires
Croyez-vous vraiment que la peinture et la photographie soient en concurrence et que l'une ait chassé l'autre ? il me semble au contraire que ce sont deux arts très différents, et que l'on ne recherche pas dans l'une ce qui fait le charme de l'autre !
Un billet de blog magnifique, je viens de passer sur un workfellow ce qui faisait un peu d'analyses à ce sujet. Et il en fait m'a acheté le dîner parce que je l'ai découvert pour lui. sourire .. Permettez-moi de reformuler ma question: Je vous remercie pour le plaisir! Mais ouais Thnx de prendre le temps d'en parler, je crois fermement à ce sujet et de l'amour en apprendre davantage sur ce sujet. Si possible, que vous devenez expertise, auriez-vous l'esprit la mise à jour de votre
Wow, il suffit de prendre conscience de votre blog via Yahoo, et trouve qu'il est vraiment éducative. Je vais être prudent pour Bruxelles. Je serai reconnaissant à ceux qui se rendent ce à l'avenir. De nombreuses personnes seront bénéficié de votre écriture. Merci!
vous me "soufflez" monsieur saint songe. Votre culture s'empare de tous les domaines. On est ici en Bretagne.Crachin mais sans mer.
Nietzsche vous picore : "Comment l'art est-il seul possible en tant que mensonge ? Mon oeil, fermé, voit en lui-même d'innombrables images changeantes - celles-ci sont le produit de l'imagination et je sais qu'elles ne correspondent pas à la réalité. Je ne crois donc en elles qu'en tant qu'images, non en tant que réalités.
Surfaces, formes.
L'art détient la joie d'éveiller des croyances par des surfaces : mais on n'est pas trompé ! Car alors l'art cesserait...
L'art fait dériver sur une illusion - mais nous ne sommes pas trompés ?
D'où vient la joie dans l'illusion recherchée, dans l'apparence qui est toujours connue comme apparence ?...L'art traite donc l'apparence en tant qu'apparence, il ne veut donc pas tromper, il est vrai.
..... Tant que l'on cherche la vérité dans le monde, on se tient dans la domination de l'instinct : sans désir et sans instinct : l'artiste et le philosophe. Le monde sans apparence - le saint, l'artiste, le philosophe...." (du Livre du philosophe, 184)
Ouf, cher ami, il n'y a pas d'école d'art de (la) Poésie, il n'y aurait que des rimailleurs (sans progrès aucun) ; le ciel vous tienne en Joie des plus artistiques.