Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 16-06-2011 à 12:54:39
Le vain tribun.
On l'aura dit (par exemple Alain Robbe-Grillet dans sa remarquable autobiographie) "toute parole est fasciste" L'homme qui parle conduit le bal, domine la foule (voir le tribun). Il fait passer le message. Porteur d'une force qui parfois le dépasse (le terrasse) et dont il ne parvient à se guérir qu'en la semant, l'émiettant, car tout discours (surtout s'il sème la tempête) perd de sa force s'il se diffuse, gagne du terrain mais perd de sa raison d'être, d'où les conséquences désastreuses qui en découlent. On ne véhicule qu'une pensée déformée, grossie (grossière) schématique et vaine.
En face (regardez le, sombre et méditatif) voici l'homme du silence. On en fait des statues, et c'est du silence qu'elles tiennent leur prestige. Plus grand encore que d'être plongé dans le temps, dans l'épaisseur du temps qui a posé là, sur des formes qui furent humaines, la peau de la légende. On l'abandonnera aux promeneurs distraits qui vaquent dans les allées des parcs et qui seraient bien étonnés si, brusquement tous ces fantômes de pierre prenaient la parole.