Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 19-06-2011 à 14:23:02
Un duo Verlaine-Mallarmé.
Est-ce Mallarmé, peinant au fond d'une province (Besançon) où il parvient si mal à apprendre la langue anglaise à des morveux chahuteurs qui lui donnent la migraine, qui rêve (lettre à Cazalis) d'une large allée dans un parc de fiction et menant vers un bassin où trône comme une fleur gigantesque, un jet d'eau.
Tout est là, déjà dans la rancoeur et l'exigence du poète qui ne parvient pas à trouver le temps et l'esprit dégagé de la gangue du quotidien, pour ciseler les plus beaux mots du poème.
C'est l'époque où il commence à dialoguer (par lettres alors) avec un Verlaine jeune marié et vivant avec ardeur sa condition d'époux amoureux, avant que l'impertinent (et affolant) Rimbaud ne vienne perturber le ménage.
D'un côté un Mallarmé pauvre, se battant avec le temps, de l'autre un Verlaine pas encore pilier de bistros et jeune débutant brillant, fêté par ses pairs et rencontrant la "crème" de la poésie chez l'éditeur Alphonse Lemerre passage Choiseul.
Etrange entrée en scène où l'avantage est chez celui qui sera, bientôt, la victime de ses propres errements, pitoyable clochard, quand l'autre, dans la modestie de son petit appartement de la rue de Rome, deviendra une sorte de mage de la poésie, un maître que l'on vient voir (et vénérer) avec la ferveur qui va créer des liens entre les artisans d'une poésie en devenir, sceller une génération en sa force et sa grandeur.
L'allée magnifique sera cette oeuvre exigeante tracée droite vers la perfection qui se confond avec le jaillissement d'un nouveau sens donné aux mots.
Commentaires
je crois que c'est un souci régional, les Francs-comtois ne sont pas très doués pour la langue anglaise !!