Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 12-07-2011 à 15:02:20
Parenthèse campagnarde.
Combien j'enviais ceux qui, disposant de suffisamment de liberté, pouvaient, s'ils le désiraient, s'abstraire de leur quotidien pour se retirer en quelque lieu de leur choix, emportant encre, plume et cahier, et dans quelque hôtel de campagne et une studieuse solitude, s'employer tout entier à la rédaction de quelque roman qui aurait trouvé sa source d'inspiration dans le lieu et la situation ainsi créée.
Une oeuvre littéraire qui aurait été ainsi le journal de bord de sa création.
Fictions, souvenirs, impressions dans le creuset d'une sorte de journal de voyage, le carnet d'une mise entre parenthèse d'un quotidien autrement totalement occulté par les lois domestiques.
Certains vont au bout des Amériques pour trouver l'inspiration, un coin de campagne me paraissait suffire. Un village joliment dessiné autour et dans la complicité d'un courant d'eau qui pouvait être de modeste débit, un circuit de rues qui s'emboîtent, se succèdent, se lovent autour d'une place qui marque le point névralgique du village, avec son arbre plus que centenaire, cerclé par un banc fait de vieilles planches usées par les fessiers de plusieurs générations de ces petits vieux qui regardent l'avenir, le menton reposant sur le pommeau de leur canne et qui se noient dans leurs souvenirs.
L'hôtel de la poste (ou du marché, ou du cheval blanc ou commerce ) offrant sa large terrasse pour l'apéritif du soir.
De longues semaines écoulées là dans la quiétude villageoise, et poussé comme un défi, quelque fait divers qui prend des allures de scandale, réveille de vieilles histoires locales et fait prendre au texte qu'il inspire, un ton de roman policier.
A moins que, à moins que, logé en quelque demeure écartée de la vie villageoise on ait posé sa table sur le bord d'un modeste jardin et trempé sa plume dans le rythme paisible d'un bonheur simple, qui n'est bonheur que s'il est menacé.
Commentaires
Liberté totale, "liberté grande", cette liberté-là dont vous dîtes la prestance, et ce, depuis...1993 (non sans douleurs).. Difficulté d' être, dirait Cocteau, dans ce monde ultra-rapide, donc, forcément à contre-Seine, si je puis dire.., à contre-Oise, à contre-Meuse, ici : à contre-Odet !... Tout "contre", pourtant...
Le bonjour depuis quimper, après le retour en Jardin de la retraite...Le ciel vous tienne en allégresse (pour changer de la Joie Molièresque)...
je ne sais si je pourrais me concentrer sur l'écriture devant un tel paysage ! peut-être me mettrais-je à machonner mon crayon comme les enfants et je révasserais devant les collines, les vallons ! Peut-être regarderais-je si Heatcliff arrive à l'entrée du jardin, peut-être regarderais-je Hugo passer devant la maison, en route pour la tombe d' Léopoldine un bouquet de houx vert et de bruyère en fleurs à la main ?
Bonjour Sorel
La liberté chacun peut se l'offrir dans son cœur et sa tête...
Je trouve que le monde nous empoisonne déjà suffisamment dans des cases où on trouve pas forcément sa place
bonne fin de journée