Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 26-07-2011 à 15:16:16
Bottini le Goya de Montmartre.
C'est un enfant de Montmatre (1874). Son père est coiffeur, rue Fontaine, et sa mère blanchisseuse. Dans le quartier elles étaient nombreuses et Degas en avait fait un de ses thèmes de prédilection. .
Il fait ses classes chez Cormon, 104 boulevard de Clichy. C'est alors le temps des découvertes, des rencontres, dont celle d'un voisin du 8, rue Clauzel : Anquetin, étonnant chroniqueur de la vie montmartroise.
Bottini est un fêtard. Et les lieux de plaisir qu'il fréquente avec assiduité lui servent de motif. On le voit à l'Auberge du Clou, dans les bastringues, et les bordels dont il tire des notations cruelles et pittoresques.
Saint George de Bouhélier pourra dire de lui qu'il est le "Goya de Montmartre".
Moins tragique que le peintre espagnol qui tire ses sujets vers l'universel, mais plus sensible à la décadence qui s'inscrit dans les attitudes, les visages. C'est un défilé de femmes fatales et perdues, les lesbiennes de Baudelaire et les vierges folles de Jean Lorrain.
Il donne des titres explicites à ses expositions ou ses tableaux. Ce sera ici "Bars et Maisons closes" ou, là : "Lesbiennes, insexuées et Pierreuses"
Il est bien dans l'esprit "fin de siècle", à la fois dépravé, vulgaire et sophistiqué, et comme se complaisant dans la débauche comme en une sorte de fuite.
Quand Picasso arrive au début du siècle, il est fortement impressionné par cette oeuvre à la fois sulfureuse et si moderne de ton. Elle va décider de son style à venir.
Pour donner encore plus de force à un destin comme marqué par la malédiction du sexe il meurt (presque fou disent des témoins) de syphilis, à l'asile de Villejuif en 1907.
voir l'excellent blog : Autour du Père Tanguy richement documenté.