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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 28-07-2011 à 10:59:03

L'austérité de Dufy.

Même s'il cherche un nouveau langage le peintre n'échappe pas au catalogue des sujets de la tradition. Et c'est en portant son regard sur la réalité qu'il trahit le mieux ses aspirations. Ne pas échapper au réel c'est aussi chercher à lui donner corps en fonction du regard que l'on porte sur lui. Dufy, avant de s'épancher dans un graphisme dansant, enveloppant, sautillant, s'est penché sur la définition de l'objet en sa quintessence. Dire, de lui, l'essentiel, et la force des relations qu'il entretient avec son environnement. Dont il est parfois l'élément essentiel.
En à-plats vibrants, où la couleur joue de toutes ses nuances, comme un musicien sur un clavier pour composer ses gammes, Dufy met en scène un  paysage perçu à travers une fenêtre. C'est lui qui donne de l'assise à la mise en scène (légèrement en biais) d'une table et son bouquet de fleurs, prétexte à quelques accords (on reste dans la comparaison musicale) bien plaqués.
S'il s'agit d'un exercice pictural pour résoudre des problèmes plastiques, l'oeuvre a le mérite d'exprimer aussi un sentiment humain. Le respect (voire l'admiration) pour ce qui fait l'essentiel d'un environnement paisible et jusque dans son austérité (sa réserve) profondément rassurant. Mieux, il dit l'harmonie du jour, et par son côté paisible dit aussi la qualité d'un instant.
On aimerait entrer dans le tableau, s'asseoir au bord de cette table et regarder le paysage qui joue de ses ondulations majestueuses au delà de la fenêtre qui l'encadre. C'est un tableau dans le tableau. Un des grands thèmes de la peinture universelle.