Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 29-07-2011 à 10:01:25
Balthus et les jeunes filles en fleur.
L'intimité est affaire de lumière. De sa discrétion, et cette manière toute en surprise de se poser sur des détails. Non pour faire un inventaire, mais créer l'atmosphère d'où va jaillir le sujet.
Comme toujours chez Balthus ce sera une femme enfant. On dira une jeune fille mais on se trompe. Elle n'a plus l'innocence de l'enfant, les poupées sont loin.
Elle vient d'avoir conscience de son corps. Ce qui lui donne cette allure à la fois effrontée et comme pensive. Elle s'étire. Pour mieux mesurer le territoire qui attend ses émotions. Elle devine qu'il est proche le temps des découvertes qui troublent la chair, qui l'inquiètent.
Elle a des allures de figure d'abandon. Ce n'est pas celui de l'odalisque qui sait jouir de l'instant. Et attend. C'est plutôt une mue. Comme celle d'un animal qui mesure sa capacité à s'affirmer dans la réalité. Un chat, par exemple, regardons-le, il est comme sur le bord d'un précipice avant de s'y jeter, mais il en a la détermination. Il prend son temps, il a le temps. Il ne faut pas croire qu'une enfant qui devient femme est pressée.
De quitter un monde , sa quiétude, peut l'alarmer. La fait un temps hésiter. Elle est sur la crête de la vague. Au coeur de sa tempête intime.
D'ailleurs, tout, autour d'elle, chavire. C'est le désordre des journées qui ne sont pas programmées, d'un temps imprécis.
Seul, le chat (il y en a souvent chez Balthus) s'installe dans son quotidien. Qui a dit (Georges Bataille je crois) que le lait est chargé de forces érotiques. N'est-ce pas l'irruption, immaculée, de la chimie intérieure.
Commentaires
c'est "la chambre" , que j'apprécie, chez lui, un secret dévoilé, rideau tiré..., face à la fenêtre (autre évasion) ; une originalité, ce matin, par ma réponse directement depuis le poste d'une "patronne" de magasin de repro douarneniste, ayant ainsi l'air d'y travailler, pour la clientèle (qui doit s'interroger, m'y voyant à son bureau, face à l'entrée...)... Le ciel vous tienne en joie...