Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 02-08-2011 à 14:08:23
Labisse au harem.
Labisse venait d'illustrer "Le Bain avec Andromède" de Robert Desnos, et celui-ci, en retour, avait consacré au peintre quelques pages non conformistes (au regard de la manière de parler d'art) qui le situaient dans cette frange où, venu des mêmes sources que le surréalisme, il n'avait pas (tout comme Lucien Coutaud dont la démarche est parallèle), adhéré au groupe en recherche de nouveaux venus (il s'en présentera, souvent par opportunisme). Il s'affranchissait de ses principes et de sa politique promotionnelle, pour travailler en solitaire. D'ailleurs la guerre était passée par là et l'unité du surréalisme s'était largement diluée dans des courants qui le revendiquaient mais ne souhaitaient pas se placer sous la houlette d'André Breton.
C'était le cas de Labisse qui, pourtant, dans le voisinage des poètes, retrouvait cette complicité qui avait si grandement porté ses fruits.
Robert Desnos de préciser : " Il ne s'agira pas de renoncer aux anciennes conquêtes. Je me refuserai, pour ma part, à oublier ces créatures frénétiques aux chevelures emmêlées, aux veines ordonnées en arbustes florissants, ces monstres séduisants qui appellent la caresse et la morsure, ces rois échoués sur des plages vierges, ces arbres battus par les marées, ces oiseaux assemblés dans des volières sans grillage, ces glaces miraculeuses, ces maisons illimitées, cette géographie d'un pays sur lequel plane un ciel pétri d'orages, de simulacres et de prestiges".
Même "les Courtisanes" (photo), vues par Labisse, viennent d'un autre monde, avec ses règles, ses codes, ses références, son climat.
Même le harem est inquiétant.
Commentaires
DAMES d' Enki Bilal ?