VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 05-08-2011 à 15:30:19

Rachilde en son Salon

lAdolescente tourmentée, par le mariage (avec Vallette) Rachilde acquière un statut de bourgeoise. Elle a même son "jour", en son salon, au Mercure de France que son mari dirige et où elle fait la pluie et le beau temps.
Libre de son temps, et son temps confortable, elle écrit, elle écrit, elle ne cesse d'écrire. Et voilà une oeuvre abondante, éclectique, qui n'évite pas les facilités  qu'entraîne le succès. Et d'aborder les sujets les plus faciles parce que les plus universels. D'amour il est question, sous toutes ses formes. Les plus singulières puisque c'est par la singularité de ses personnages qu'elle avait rencontré l'audience du public,  et le ton de scandale qui y conduit.
Femme de salon, celui du Mercure, rue de l'Echaudé (c'est ultérieurement que le Mercure s'installe rue de Condé dans ce qui fut l'hôtel de Beaumarchais  - un des hôtels !). Rachilde attire à elle le tout Paris des lettres. Les souvenirs qui s'y rattachent sont contradictoires.
 Léautaud, cinglant, traite la maîtresse de maison de "guignol", en revanche Jules Renard, généralement impitoyable, lui trouve du charme et un grain de pittoresque : " Un corsage flamboyant, colliers au cou et aux bras, colliers d'ambre. Les cheveux coupés à la garçon, et raides, et va comme je te peigne. Toujours des cils comme de longs et gros traits de plume à l'encre de Chine.
Alfred Jarry est l'une des figures pittoresques pour qui Rachilde a des trésors d'indulgence.
Le livre de souvenirs qu'elle lui consacre et fort décevant. Conformiste, simple ramassis d'anecdotes qui accompagnent dans sa dimension légendaire  le singulier auteur d'Ubu. Elle avait pourtant rencontré en lui un personnage à la mesure de ses fantasmes d'adolescente.
Ses fictions, en la matière, valaient mieux que cet affrontement avec l'un des plus singuliers auteurs de sa génération.  


 

Commentaires

saintsonge le 05-08-2011 à 16:18:00
Chatte "Echaudé"(e) ne craint pas le Mercure (du Salon de France) où il me souvient être passé, juste à l'entrée, des épaules de manuscrits reçus par la poste (dont le mien) sur un long, très long châssis de radiateur en bois... C'était Madame Gallimard, la gérante, il me semble, à l'époque... J'avoue n'avoir lu aucun de ses livres, à celle dont vous faites ici billet...moins doux.