VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 05-08-2011 à 20:47:26

Séjour à Prague.

Ce pont Charles, on le voyait bien comme une image sortie des poèmes syncopés de Blaise Cendrars. (L'Orient Express  passe-t-il à Prague ? non, c'est à Vienne, puis Budapest). On y va aujourd'hui par avion et le dépaysement ne se fait qu'au crépuscule quand la couleur s'accorde à la ville, et donne au bouquet de ses clochers une allure de fin de fête. Ce sont les clochers qui nous ramènent à Cendrars, sinon que lui parlait de ceux de Moscou :
 "j'étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares".
Un autre horizon qui n'appelle pas les duos d'amoureux comme Prague en fabrique par charters entiers. Un séjour week-end sur les bords de la Vltava (ou Moldau) chantée par Smetana et Dvorka :  279 euros à l'hôtel Belvédère situé à 6 minutes du centre historique.
C'est le tourisme express. Car pullman climatisé et petit déjeuner compris.
Nous étions chez l'habitant, quelque part du côté de Nové Mësto. On dit que dans les galeries subsistent ces petits théâtres de marionnettes qui ne sont pas pour les enfants. On y traite de politique, et l'humour en est acide.
Un petit groupe de privilégié fut introduit au Monastère de Strahov dans son délire baroque de stucs et de bois doré.
Quand les moines n'y sont plus les touristes viennent s'exclamer devant des reliures armoriées, de lourds volumes en latin que personne ne lira plus.
C'est dans ce cimetière des mots, devenu décor de rêve, qu'on s'interroge sur l'avenir de la littérature.
Dans la ville de Kafka, et qui vit son prestige à son ombre, la question devient capitale.

 

Commentaires

saintsonge le 05-08-2011 à 21:04:20
Figurez-vous qu'avec un tel titre, je vous croyais parti sur les terres de Kafka , là-bas où feu mon ami prêtre exorciste, Jean de Dieu Bréhin, m'avait inscrit sur la liste des congressistes, pour que je sois son secrétaire particulier (ce que je fus sur Lourdes), or le Vatican mit son véto, je ne fus que convers....(non converti !)... Si bien qu'il alla seul !..

Mais, je réponds ici, comme bizarrement y repensant, au fait que vous vous questionnez en un billet d'avant de savoir si l'évocation érotique du lait venait de Bataille, je n'ai pas eu le temps ni le loisir d'un ordi pour vous répondre que oui, ce que je fais ce soir, c'est dans l'Histoire de l'Oeil, au chapitre du chat (page 90, si vous avez le 10/18 Madame Edwarda, Le Mort, Histoire de l'oeil) : "J'imaginais seulement que, soulevant le tablier, je verrais nu son derrière. Il y avait dans le couloir une assiette de lait destinée au chat

- Les assiettes, c'est fait pour s'asseoir, dit Simone. Paries-tu ? Je m'assois dans l'assiette..

- Je pari (sic, il y a beaucoup de fautes d'impression dans cette collection, bizarre, non ? - c'est moi qui souligne ) que tu n'oses pas, répondit-je (resic !!), sans souffle.

Il faisait chaud. Simone mit l'assiette sur un petit banc, s'installa devant moi et, sans quitter mes yeux, s'assit et trempa son derrière dans le lait..."


Amusante distraction que je vous glisse en ce billet du Pont Charles ! C'est, dirons-nous, un tournant express !

La bonne soirée voyageuse, l'ami !

Ai su qu'il y a eu des stations de métro inondées, aux infos télévisées... Eh bé, diluvien déluge à Lutèce City ?...