Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 07-08-2011 à 12:47:27
Objets fétiches.
Qui n'a pas, avec un sentiment confus de piété, disposé au milieu des livres qu'il aime, un objet, un menu dessin, une photographie, quelque chose qui relève d'un lien intime et respectueux (admiratif) avec un personnage qu'il fait entrer dans sa mythologie personnelle.
Apollinaire aimait voir son chat errer parmi les livres. C'est la version positive, au présent, des rapports que l'on a avec eux. Des témoins de notre quotidien, des repères, des objets de réconfort aussi, surtout pour meubler de grandes solitudes.
L'objet choisi, élevé au rang de fétiche, entretient une liaison (une complicité) dans la durée. Avec un caractère plus grave.
Comme si souligner des complicités exigeait cette prise de distance pour en mieux mesurer la force et parce qu'on retrouve l'esprit du musée, qui est d'encadrer l'objet pour lui conférer une force que, dénudé, il n'aurait peut-être pas.
C'est aussi une manière de rendre permanent un culte intime. Comme l'icône que l'on accroche sur un mur et qui est une invitation à la prière.
D'ailleurs, une bibliothèque ainsi ornée de ces ajouts (souvent des plus humbles) rappelle le principe de ces autels (ou statues) sur lesquels on dispose en manière de dons, des objets qui nous lient avec une force qui nous protège, ici nous sauve du quotidien.
Commentaires
ah oui donc, vous êtes bien Kafkaien, ou à Prague, ou dans le musée Kafka, ou là dans les traces de son "Journal"...
Le temps se gâte et se grise de nouveau. Fort heureusement vue, hier, à une heure du matin, seul sur la plage du bout de ma rue, à l'oblique du cimetière marin, les Perséides, la belle voûte étoilée, et, mon sommeil en fut meilleur.
Bon dimanche