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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 07-08-2011 à 14:08:42

L'espace de la cruauté chez Monsu Desiderio.

Autant que les ruines (surtout si l'on assiste à l'instant du drame qui en est la cause) sont l'indice d'un climat de catastrophe, le resserrement de l'espace (son encadrement strict, alors orné et théâtral - mais n'est-ce pas le principe de la scène du théâtre italien) en offre une autre version. Plus insidieuse en menaces, plus décorative parce qu'elle joue sur l'effet spectaculaire. Elle est d'ailleurs l'un des principes fondamentaux du théâtre.
Monsu Desiderio annonce, là, des procédés qui se généralisent dans la peinture qui prend en charge une narration, pour en fixer une étape, un plan séquence comme il est dit dans l'univers du cinématographe.
On le voit en particulier dans la peinture surréaliste et ses périphéries, de Chirico et Paul Delvaux à Labisse ou Lucien Coutaud.
La surcharge décorative, le jeu de l'excès prépare à des actions complexes où l'on peut supposer les enjeux d'importance et celui de la cruauté ou de la mort incontournable.
N'est-ce pas Sade qui invente des lieux si fermés qu'inaccessibles comme dans "les 120 journées de Sodome".
C'est à l'intérieur de palais somptueux, dans un décor de stucs outrageusement dorés, dans un flamboiement des formes qui additionnent les références, les codes et les indices, que se fomentent les intrigues les plus vicieuses, les supplices les plus raffinés, les destins les plus tragiques.