VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 16-08-2011 à 22:48:46

Royère pilote André Breton.

Mallarmé (de son vivant même) suscita auprès des jeunes qui fréquentent son logis de la rue de Rome une vénération que peu d'écrivains inspirent avec autant de dignité, de ferveur et de fidélité. Au point que chez certains l'admiration créé une sorte de mimétisme.
La poésie de Jean Royère, pour n'être pas très connue, procède de la même volonté d'hermétisme. Lui même l'admet "Je déclare que je ne me soucie pas outre mesure du clair génie français. Ma Poésie est obscure comme un lis. Pour moi l'Art est sensible. Or le jugement analytique laisse hors de lui la sensation, le sentiment et l'image qui n'est pas une métaphore."
L'étude qu' il consacre à Mallarmé, bien que ne l'ayant pas fréquenté de son vivant, relève du même culte, conforté par la préface de Paul Valery.
Curieusement,  c'est vers lui que le jeune André Breton s'adresse pour la publication de ses premiers vers ( à la manière de Mallarmé)  dans la revue de Royère : La Phalange. C'est encore Royère qui l'adresse à Paul Valery, mettant ainsi le futur créateur du Surréalisme sur la voie d'une poésie exigeante que d'ailleurs Breton abandonnera pour des expériences plus audacieuses et déterminantes pour son devenir.