VEF Blog

Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 20-08-2011 à 11:29:59

Un portraitiste mondain von Keller.

Si le terme "morbidité" s'applique à toute une production picturale "fin de siècle", sans nul doute Albert von Keller est le plus concerné. Le regard de la psychanalyse (il travaille en étroite collaboration avec ses praticiens) n'est sans doute pas étranger à son goût pour les défaillances humaines, les menaces qui pèsent sur son destin, la  figuration d'une féminité qui passe de l'élégance à la dégénérescence.
C'est un peintre mondain, fort recherché, particulièrement habile à traduire les atours, tout ce qui souligne la fragilité, l'élégance du corps, on entendrait presque le bruissement doux et sensuel de la soie dont il aime parer ses modèles.
Une sensualité dérangée par des ombres, une inquiétude qui vient des profondeurs de la conscience troublent facilement cet étalage volontiers  ostentatoire et l'on sent le pinceau du peintre pris d'une soudaine ardeur destructrice, emporté dans les tourments qui brise l'image de perfection qu'il entreprenait de mettre à jour. Il s'en dégage une impression de décadence consentie (sic).
Il aurait été aussi attiré par le spiritisme et ses rituels. La beauté source de conflit, peut-être de déchéance, liée à des pratiques qui visent à la nier, la blesser, avec un immense sentiment du péché ?  
Dans la logique de ses rapports avec l'analyse de l'inconscient qui est une constante de sa démarche