Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 20-08-2011 à 12:46:00
L'exemple d'Hélène Cadou.
Il est un type de poésie qui engendre le culte de l'amitié, s'appuie sur une fraternité qui nourrie par ailleurs son contenu même. C'est la cas de l'Ecole de Rochefort avec René Guy Cadou comme figure de proue.
La création du Soleil dans la tête (en 1952) coïncidait avec la disparition de ce dernier et l'entreprise concertée pour conserver sa mémoire.
A la tâche, Hélène, l'épouse, qui à son tour, révèle par ses écrits une étonnante complicité des mots, cet éclairage si particulier qui faisait tout l'attrait d'un groupe de peintres et poètes (Roger Toulouse. Jédoudez, Jean Rousselot, Michel Manoll, Jean Bouhier, Marcel Béalu ) qui, dans le contexte de l'Occupation et de ses contraintes, avait trouvé dans le langage (la poésie) une survie au désastre ambiant.
Hélène, à la mort de son mari, osera publier ses poèmes, ce que par discrétion elle s'était interdit de faire de son vivant.
Il s'en dégage une fraîcheur, un rigueur tranquille, une sérénité voulue comme une discipline, comme quoi les mots sont ces radeaux qu'évoque François Xavier Farine, lui aussi bibliothécaire, comme l'était Hélène Cadou, à l'ombre de l'inquiétant Georges Bataille, ce qui ne manque pas de saveur.
Avec une modestie exemplaire elle avoue : pour moi, écrire "c'est répondre à René, écrire en poésie c'est continuer de vivre dans notre univers.... par l'écriture je reconstruisais la demeure perdue..... préférant dire le moins pour dire le plus.... écrire un poème c'est découper la vitre, déchirer un carré du ciel."
D'où ce ton de fluidité dans la phrase qui ressemble toujours à une confidence.
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