Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 20-08-2011 à 15:12:06
Max Ernst le voyant considérable.
Montagne (sacrée) ou architecture d'un autre temps, qu'un cataclysme aura transformé en cet amoncellement qui gomme ce que fut sa fonction. Peut-être admirable palais au fronton orgueilleux, temple gigantesque pour un culte oublié, falaise gravée par des peuples nomades dont il ne reste rien que ces ultimes signes indéchiffrables.
Un tableau de Max Ernst c'est souvent une énigme posée dont il semble que le peintre a les clefs qui nous sont interdites.
Il y a du magicien en lui. Et peut-être du voyant.
Dire ce que l'on sait, quand le message est terrible, n'est-ce pas jouer un rôle de mauvais augure. On peut attribuer à Max Ernst cette faculté de cadrer dans ses toiles, comme un pan d'une vision qu'il nous fait partager.
Il y a quelque chose de cette nostalgie que dispensent les "diapositives" de vacances qu'un ami veut nous montrer, parce qu'il a découvert quelque chose que sans doute nous ne verrons jamais. Il y a de l'explorateur revenu parmi nous et doté de toute une imagerie qu'il rapporte d'un pays lointain. Celui de Max Ernst est imaginaire, encore que nourri de souvenirs. Dans ces paysages lunaires on peut voir un écho de ceux parmi lesquels il vivra au terme de la dernière guerre, dans une Amérique des terres profondes, des accidents géologiques gigantesques qui donnent au paysage une vague idée de ce qu'il pouvait être à la préhistoire.
Sa fixité même lui confère un surcroît de mystère.
Commentaires
Merci beaucoup pour le commentaire, ainsi que de votre profonde gentillesse. Je vous souhaite du soleil dans votre coeur.Amicalement Issia.