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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 22-08-2011 à 13:02:14

Baudelaire et la malédiction du poète.

La publication des Fleurs du Mal, l'inscription d'une oeuvre aussi dérangeante (dans le contexte de l'époque - 1857) d'un poète se donnant des allures de dandy et passant pour tel, situe Baudelaire à une frontière capitale dans l'évolution de la poésie. Elle n'avait été, jusqu'alors, qu'élégie de circonstance, manipulation des mots à des fins ludiques, alors qu'il annonce une poésie qui sera l'extraction, au plus profond de la conscience, des pulsions de mort qui sous-tendent la vie d'un homme, et dans la lancée foudroyante dont il est le maître (et Nerval la victime), s'engouffre toute la poésie qu'illustrent aussi bien Mallarmé que Verlaine ou Rimbaud. Et comme le note avec pertinence Pierre Jean Jouve: " ... parce qu'il lui était réservé  le sort redoutable de découvrir dans l'ordre spirituel, de construire la beauté sur un large et profond théâtre de misère humaine."
D'amuseur au bel esprit, de laudateur financé de mécènes lettrés, le poète devenait le prophète des profondeurs de la conscience humaine.
Il fallait "passer par ce chemin de sacrifice " (note Pierre Jean Jouve) pour que la poésie fut l'engagement total, radical, par quoi se dessine dans sa totalité une vision qui englobe toutes les vertus du langage.
Baudelaire est bien l'enfant d'un romantisme qui avait appris que la poésie est une arme dangereuse pour celui qui l'emploie. L'ange de la mort rode au dessus de ces "têtes folles" de ces cheminements dans les zones jusqu'alors négligées de l'inconscient.

 

Commentaires

sandie le 22-08-2011 à 13:49:23
Beaudelaire, Magnifique ! Avec Rimbaud, Musset, un poète que j'aime à relire..


Ca ne remplace pas la sensation exceptionnelle de l'ouvrage entre les mains mais permettra à chacun de savourer quelques fleurs...


http://damienbe.chez.com/fleurs.htm